Le jeune avocat d’affaires est à la tête du Think Do Tank The Okwelians, créé en février 2020. La mission de l’organisation est de bâtir une communauté de leaders éthiques et responsables engagés dans la promotion de l’innovation sociale au Cameroun. Le samedi 9 avril dernier, Jacques Jonathan Nyemb a pris part à la deuxième édition des The Okwelians Conversations, causeries sur l’histoire du Cameroun organisées par The Okwelians en partenariat avec la Fondation AfricAvenir.
Jacques Jonathan Nyemb : "nous appelons à la création d’une commission scientifique nationale pour l’écriture du Roman National Camerounais"
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Jacques Jonathan Nyemb : « nous appelons à la création d’une commission scientifique nationale pour l’écriture du Roman National Camerounais »

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Le jeune avocat d’affaires est à la tête du Think Do Tank The Okwelians, créé en février 2020. La mission de l’organisation est de bâtir une communauté de leaders éthiques et responsables engagés dans la promotion de l’innovation sociale au Cameroun. Le samedi 9 avril dernier, Jacques Jonathan Nyemb a pris part à la deuxième édition des The Okwelians Conversations, causeries  sur l’histoire du Cameroun organisées par The Okwelians en partenariat avec la Fondation AfricAvenir. Le rendez-vous qui a connu la présence des hautes autorités de la ville de Douala notamment le Maire de la Ville, Roger Mbassa Ndine, et un représentant du Gouverneur de la Région du Littoral était modéré par le Docteur Jean-Eudes Biem et animé par le Prince Kum’a Ndumbe III, Professeur émérite des universités, sur le thème : «Et l’Europe s’empara du Cameroun, grâce au Traité du 12 juillet 188 : rien n’est plus faux. Réécrivez vos livres d’histoire et modifiez vos textes officiels». Dans cette interview accordée à La Plume de l’Aigle, le Président de The Okwelians revient sur les enjeux de l’initiative.     

Pouvez-vous nous parler de cette initiative baptisée The Okwelians Conversations organisée par The Okwelians en partenariat avec la Fondation AfricAvenir ?

Je voudrais d’abord dire que The Okwelians est un Think Do Tank engagé dans la transformation économique, politique et sociale de notre pays. Dans le cadre de nos axes de déploiement, nous avons un laboratoire d’idées, un laboratoire producteur d’idées et diffuseur de solutions innovantes pour cette transformation de notre pays. Aujourd’hui, avec l’ensemble des mutations géopolitiques que nous observons au niveau mondial, l’ensemble des défis auquel nous sommes confrontés  sur le plan local en termes de cohésion sociale, de gouvernance publique ou encore de transformation économique, nous pensons qu’il est vital de changer de paradigme. Et, avec The Okwelians Conversations, nous sommes au cœur de ce changement de paradigme. En effet, pour réaliser ce changement de paradigme, il faut pouvoir regarder le passé pour mieux analyser le présent et se projeter dans le futur. L’objectif sous-jacent, lequel est-il ? Définir une nouvelle matrice de transformation. Et, cette nouvelle matrice doit s’asseoir sur des valeurs, sur une idéologie, et aussi sur une méthodologie.

Je termine en disant que le laboratoire d’idées The Okwelians est un laboratoire qui s’appuie d’abord sur des données fiables. Nous nous appuyons toujours sur des données scientifiques dans nos travaux ; et c’est pour cela que nous sommes très ravis d’organiser ces causeries avec le Prince Kum’a Ndumbe III. Nous pensons que la Fondation AfricAvenir a fait un travail de collecte inédit pour nous permettre, nous jeunes chercheurs, de préparer et mener cette réflexion. Deuxièmement, nous privilégions toujours une réflexion participative. Nous ne réfléchissons pas en vase clos. Nous pensons que nous devons réfléchir avec d’autres acteurs. Et, des activités comme celles d’aujourd’hui  permettent aussi d’ouvrir le débat et de pouvoir mener efficacement la réflexion pour construire cette matrice de transformation.

Docteur Jean-Eudes Biem (gauche) et le Prince Kum’a Ndumbe III, Professeur émérite des universités

Pourquoi votre choix s’est-il porté sur le Prince Kum’a Ndumbe III pour le lancement du concept?

Nous avons décidé de commencer les Okwelians Conversations avec le Prince Kum’a Ndumbe III car, comme je vous le disais plutôt, ce dernier a fait un travail inédit. Vous savez, l’Afrique a eu et continue d’avoir des penseurs au niveau mondial d’une qualité inestimable. Nous avons eu Cheikh Anta Diop, nous avons également Théophile Obenga et le Prince Kum’a Ndumbe III est de cette trempe-là. Nous ne voyons pas avec qui d’autres nous aurions pu commencer cette réflexion. En plus, cette réflexion est d’abord historique et le Prince Kum’a Ndumbe III est spécialisé sur les questions historiques. Enfin,  il fallait commencer cette réflexion certes sur le plan historique mais avec une projection de renaissance. Et vous savez que le leitmotiv de  la Fondation AfricAvenir notamment à travers son école doctorale est  la renaissance du continent. En bref, le passé, le présent et le futur sont incarnés ici à la Fondation AfricAvenir.

Quel message passez-vous à ces jeunes pessimistes qui ne croient pas aux chantiers de la renaissance africaine ?

Je pense que nous sommes à un moment historique de l’histoire du monde. Aujourd’hui nous arrivons à la fin d’une ère. Il est attendu  des citoyens du monde de construire la nouvelle ère. Un nouveau projet civilisationnel est attendu. Et je pense que c’est l’Afrique qui a les moyens, les ressources matérielles et immatérielles pour pouvoir bâtir ce nouveau projet civilisationnel, celui d’une société qui soit plus inclusive, plus durable et plus équitable. Je pense que la jeunesse africaine s’intéresse déjà à son histoire. On voit une réelle dynamique à l’œuvre aujourd’hui, la preuve dans la salle, il y avait beaucoup de jeunes écoliers, lycéens et étudiants. En revanche, au-delà de cela, ce que nous devons demander à cette jeunesse aujourd’hui de faire, c’est de travailler désormais à  bâtir la matrice du futur ; c’est-à-dire le modèle politique, économique et social qui doit venir remplacer ou qui doit venir corriger les excès, abus et limites de la démocratie, du capitalisme ou encore de l’individualisme social. C’est cela l’enjeu aujourd’hui. Je pense que c’est ce message qu’on doit passer à la jeunesse. Pensons la société du futur, parce que c’est en Afrique que le monde doit se réinventer.

Couverture du dernier ouvrage du Prince Kum’a Ndumbe III: « Tu ne diras plus que tu ne savais pas » paru en mars 2022

Pensez-vous que la réécriture de l’histoire du Cameroun en gestation est une opportunité pour notre jeunesse ?

Vous savez The Okwelians a publié il y a quelques semaines, une note portant plaidoyer sur les questions de cohésion sociale où nous appelons à un pacte social renouvelé au Cameroun. Parmi les recommandations de ce plaidoyer, nous appelons à la création d’une commission scientifique nationale pour l’écriture du Roman National Camerounais. Dès lors, je pense que la démarche qui a été prise de réécriture de l’histoire du Cameroun est une étape fondamentale. Mais au-delà de cette étape, il faut réenchanter la jeunesse. Et nous réenchantons la jeunesse par la mythologie. Vous savez nous avons des mythes fondateurs importants au Cameroun à l’instar de l’épopée de Jeki la Njambe. Quand un chinois, un français, un canadien se projette, il se projette à travers sa mythologie. Donc je pense que la réécriture de l’histoire est une bonne démarche, mais il faudra aller plus loin. Il nous faut un Roman National Camerounais avec des récits mythiques qui vont permettre à chaque  jeune camerounais de se sentir fier, digne et capable de transformer sa société.

Entretien mené par Didier Ndengue

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