« Primipare », le tout premier ouvrage du jeune animateur radio camerounais, publié en version numérique le 7 septembre 2019 par Plume Direct, résume ses émotions et ses expériences.
« Quoi que je fasse, tu n’auras d’yeux que pour mes défauts. Le dicton ne ment pas : quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage », écrit Ferry Djou dans le poème « Impuissance ». Il ajoute plus loin : « Quoi que je fasse, un jour la mort me prendra par le collet, et m’entrainera vers une destination inconnue », lit-on à la page 71 de l’ouvrage « Primipare ». Un recueil de 30 poèmes, préfacé par Junior Bertaud Ngodjo, Professeur des lycées d’enseignement général (Pleg bilingue), qui résume la pensée de l’auteur.
« J’aime aller à l’essentiel, et la poésie était le seul genre qui allait me permettre de résumer ma pensée », explique Ferry Djou.
De part sa voix, sa culture générale et sa simplicité à manier la langue de Molière, Ferry Djou fait sans doute partie des meilleurs animateurs radio de sa génération de la ville de Douala. Il caresse un amour fou pour la littérature depuis le lycée. Dans cet essai de 80 pages, Ferry Djou s’inspire de tout. De ses émotions et expériences, des faits marquants, et des témoignages des autres. Le rap fait partie de son quotidien. Comme Kery James, Ferry considère les rappeurs comme les « héritiers des poètes ». La poésie est « un genre qui permet de balancer des phrases savantes, de dire beaucoup de choses dans une phrase », argumente l’auteur, titulaire d’une licence en lettre bilingues et d’une licence professionnelle en communication.
Sources d’inspiration
Ferry Djou, né en 1989 à Mbouda, dans la région de l’Ouest Cameroun, nous explique que sa vie a toujours été une véritable curiosité dans la création littéraire. « Je trouve de l’inspiration dans mes émotions et mes expériences. Donc ce que j’ai mis dans mon recueil, c’est la somme de mes émotions, les bonnes et les moins bonnes ». Il aimerait que ce recueil poétique centré sur l’Afrique, apporte sagesse et lumière à tous ses lecteurs. L’auteur y revient sur des thèmes liés à la domination extérieure de notre continent, non sans oublier la responsabilité des africains dans les malheurs qui les frappent de plein fouet. Dans la poésie intitulée « Ponce Pilate » par exemple, Ferry pense, à propos des erreurs médicales, que «ce n’est pas la France, c’est nous ». L’auteur essaie de montrer que la France qui est une métonymie du colon, n’est pas la seule responsable des malheurs des africains. « Il faut qu’on apprenne nous aussi à faire notre autocritique et voir à quel niveau nous sommes responsables du retard de l’Afrique. Nous devons nous-mêmes voir nos erreurs », propose Ferry Djou.
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