Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux remet en doute la qualité de l’eau minérale Sano. Elle montre un conditionnement artisanal de ses bouteilles et bonbonnes. Le top management se dit victime de sa notoriété.
L’entreprise Sano est sous le feu des critiques depuis quelques jours. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre clairement ses employés en entrain de conditionner, de manière artisanale, une dizaine de bonbonnes et de bouteilles d’eau. L’image a suscité le courroux des autorités camerounaises, qui sont directement passées à la répression.
Concerné au premier chef, Gabriel Dodo Ndoke, le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique a signé un arrêté le 4 mars 2021 portant « suspension des activités d’exploitation et de conditionnement de l’eau Sano par la société Sano S.A » pour une durée de six mois. Le principal motif de la sanction, est le « non-respect des normes d’exploitation et de conditionnement des bouteilles et des bonbonnes d’eau destinées à la consommation du public, en application des dispositions des articles 95, 213 et suivants de la loi n°2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier ».
Sano « purifie » son eau
Ce samedi 6 mars, le top management du producteur d’eau minérale réagit à la suspension de son produit phare au cours d’un point de presse donné dans ses locaux sis au lieu-dit Syncatex à Douala 3e. L’entreprise dit avoir découvert la vidéo querellée sur les réseaux sociaux, « au même moment que les internautes ». Elle reconnait néanmoins qu’elle a été prise dans ses installations. Plus précisément au « point de nettoyage des bidons et de ravitaillement exclusivement réservé aux employés », explique Guy Paulin Nguelimeni, responsable de l’administration chez Sano S.A. Marie Bernadette Ngo Mayo, chargé de la communication de rassurer que « cette eau n’est pas destinée à la commercialisation ».
A la question d’Aloys Onana de savoir si les hommes de média pouvaient avoir accès à la chaîne de production et de conditionnement des bouteilles d’eau Sano, les responsables mandatés pour défendre l’image de la structure n’ont pas été favorables à la préoccupation du journaliste d’Economieducameroun.com à cause des scellés apposés sur ses ateliers. Toutefois, une vidéo de la chaîne de conditionnement a permis d’avoir une idée réelle sur le traitement de l’eau minérale Sano. « Nous sommes sur le marché camerounais depuis une dizaine d’années. Personne ne s’est encore plaint de la qualité de notre eau. Des contrôles sont régulièrement faits dans notre entreprise par plusieurs ministères (Environnement, Santé, Eau, Mines, etc.). Nous n’avons jamais reçu une mise en demeure», se défendent les responsables de Sano S.A.
Au moment où la structure annonce une étroite collaboration avec l’Agence des normes et de la qualité (Anor) pour la certification prochaine de ses produits, le Ministre du Commerce, Luc-Magloire Mbarga Atangana, dans le but de protéger et de préserver la santé des consommateurs, dit-il dans une correspondance datant du 5 mars 2021, demande au chef de brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes d’organiser le déploiement de ses équipes sur le terrain « en vue de précéder au retrait immédiat des produits incriminés du marché».
Didier Ndengue
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