L’élévation de la culture boursière en Afrique centrale est le fil conducteur de la troisième édition des Cemac’s Capital Market Awards, qui a lieu du 8 au 9 avril 2025 à l’hôtel Krystal Palace de Douala. L’initiative de la Lettre Sarl est soutenue par la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale.
La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) se rapproche des citoyens de ses six pays membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Tchad, Gabon, Guinée Équatoriale). A travers la troisième édition des Cemac’s Capital Market Awards, une cérémonie de récompense des meilleurs acteurs du marché des capitaux de la zone Cemac, organisée du 8 au 9 avril 2025 à l’hôtel Krystal Palace à Douala par la Lettre Sarl, l’institution communautaire veut inciter les populations de la sous-région Afrique centrale à s’impliquer dans son fonctionnement. Le thème retenu pour le colloque international qui meublera cette édition est justement une invite à l’élévation de la culture boursière : « Actionnariat populaire en Afrique centrale : contours, enjeux et défis ».
Au cours du traditionnel point de presse annonçant l’évènement le 14 mars 2025 dans les locaux de la Bvmac à Douala, le directeur général de La Lettre Sarl et par ailleurs président du Comité d’organisation des awards du marché des capitaux en zone Cemac, Salomon Douala Epalè, est persuadé que l’actionnariat populaire « permettrait aux Etats de tirer tous les avantages que l’épargne financière locale peut apporter et leurs économies en termes de démocratisation du capital, d’allocation optimale des ressources à la création des richesses de sauvegarde et l’équité sociale dans le partage des richesses, de préservation de la souveraineté nationale dans les relations financières avec l’extérieur.»
A en croire l’organisateur et ses partenaires, cette innovation serait le chemin du salut, car l’actionnariat populaire, précise le dossier de presse de l’évènement, « élargit les voies d’accès au capital au plus grand nombre d’entreprises à travers des instruments financiers de plus en plus variés, suivant des procédés toujours plus innovants ».
A peine 10 000 comptes titres
Sur une population estimée à 63 millions d’habitants, la Cemac compte à peine 10 000 comptes titres, selon Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac. « Ça veut dire l’ensemble des investisseurs particuliers, entreprises, banques, tous mélangés, font moins de 10 000, ils ne sont même pas 10 000. C’est un problème. Un marché ne peut pas être liquide avec une statistique pareille », s’indigne-t-il. Avec l’actionnariat populaire, ce chiffre sera revu à la hausse. « Lorsque le peuple s’oriente régulièrement vers quelque chose, ça veut dire que la confiance y est. Si tous les jours on vous voit à un endroit, tout le monde va essayer de savoir ce qui se passe là-bas », pense le patron de la Bourse.
Comme du pain béni, l’actionnariat populaire augmente non seulement la confiance, mais il contraint aussi les acteurs du marché à innover, à appliquer la bonne gouvernance et à investir en infrastructures. Il augmente également la concurrence et contribue au développement de la culture financière. « Le développement de l’actionnariat a un avantage qui est incontestable. C’est d’abord l’inclusion financière. Cela renforce les liens de solidarité et de citoyenneté. La bourse devient, si on emprunte l’expression de Karl Marx, l’opium du peuple. Ça veut dire l’exutoire des frustrations. Jouez aussi avec la bourse, ce n’est pas un délit…», conclut Louis Banga Ntolo.
Comments