Ces chiffres datant de 2019 sont rapportés par l’Association camerounaise de prévention et de lutte contre le suicide (ACPLS).
La 20ème Journée mondiale de la prévention du suicide aura lieu le 10 septembre 2022. Cette année, l’évènement est célébré sous le thème «Créer l’espoir par l’action». Il invite la communauté internationale à s’engager pour la vie.
A l’échelle mondiale, plus de 800 000 personnes se suicident chaque année, soit environ 3 sur 10 par ingestion intentionnelle de pesticide. On estime qu’un suicide a lieu toutes les 40 secondes et une tentative, toutes les 3 secondes. Considéré comme problème de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le suicide n’est pas seulement un problème des pays développés. Selon les chiffres non vérifiés de l’organisme spécialisé des Nations unies, près de 77 % des suicides sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire en 2019. Il mentionne que le taux de suicide en Afrique est plus élevé que la moyenne mondiale. Ce qui ne cadre pas avec la réalité au regard du nombre de suicides déclarés tous les jours dans les pays occidentaux. Toutefois, le sujet reste encore tabou en Afrique, précise l’Organisation mondiale de la santé.
Le Cameroun n’est pas exclu de ce phénomène mondial. Alain Bila, président de l’Association camerounaise de prévention et de lutte contre le suicide (ACPLS) s’appuie sur un rapport de l’OMS qui classe le Cameroun à la 5ème place des pays d’Afrique où on enregistrerait le plus de suicides : «Un rapport 2019 de l’Organisation mondiale de la santé intitulé ‘’Suicide worldwide 2019 : Global Health Estimates ’’ indique que 2333 personnes sont décédées de suicide au Cameroun en 2019 soit 1763 hommes et 569 femmes», rapporte le leader associatif. «Ces chiffres sont faux», réplique une source de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC).
Causes du suicide
Entre la perte d’un être aimé, la dépression, l’abus de substances (l’alcoolisme), la perte de l’espoir ou de l’envie de vivre, le harcèlement sur les réseaux sociaux, la perte d’un emploi, des antécédents familiaux de suicide et des difficultés à long terme à entretenir des relations personnelles avec des amis et la famille, les facteurs de risques du suicide sont légions au Cameroun. Il urge donc d’infléchir la tendance à travers la sensibilisation, mais surtout la prise en charge des personnes qui manifestent des velléités suicidaires. C’est dans ce sens qu’ACPLS organise du 5 au 10 septembre 2022 à Yaoundé, une série d’activités notamment un échange interpersonnel sur le burn out, les causeries éducatives sur l’adaptation sociale et l’ajustement émotionnel à la maison ainsi qu’à l’école, une caravane mobile avec distribution des tracts et une marche sportive contre le suicide.
Ces activités visent à «sensibiliser les populations sur l’ampleur du suicide et les moyens de prévention à leur portée. Aussi il s’agira d’interpeller nos décideurs sur une nécessaire prise en compte des politiques publiques pour prévenir le suicide qui prend de plus en plus l’ampleur au Cameroun».
Elles regrouperont autour d’une même table: les collectivités territoriales décentralisées, les communautés religieuses, les associations, les victimes, les entreprises, les ONG et les établissements scolaires ainsi que les universitaires.
Ruffine Moguem
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