Médias du Quai d’Orsay contre l’Elysée : elle est bonne celle-là !

C’est un communiqué très peu teinté de sincérité qui fait le tour du monde depuis vendredi. Une sortie aux allures «révolutionnaires» de la Société des journalistes (SDJ) de France Médias Monde (FMM), qui se rebelle contre Emmanuel Macron. Qui, face aux ambassadeurs de France réunis à l’Elysée le 1^er septembre 2022, a appelé à «utiliser le réseau France Médias Monde» pour «faire face aux narratifs russe, chinois, ou turc» qui viennent «expliquer aux Africains que la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et installe son armée sur leur sol». Un discours infantilisant qui laisse croire que les Africains sont tous ignorants, nés de la dernière pluie. Du ‘’macronisme’’ à l’état pur.

La ‘’révolte’’ de FMM aurait pu convaincre plus d’un si elle n’avait pas cette phrase qui cache sa ruse : «En ces temps incertains, où votre gouvernement a décidé de supprimer la redevance, où le deuxième mandat de notre PDG arrive à son terme, à une période où les contraintes budgétaires qui nous sont imposées rognent un peu plus nos conditions de travail,…».

Pour réellement ramer contre la politique de l’Elysée en Afrique et dans le monde, les rédactions du consortium FMM (RFI, France24 et Monte Carlo Doualiya) doivent tout simplement revoir leur ligne éditoriale. Elles doivent tuer le ‘‘journalisme des termes de référence’’ tels «dictateur, gouverner sans partage depuis…, pays le plus pauvre de la planète, diriger de main de fer, extrême pauvreté…» qu’elles pratiquent depuis leur création.  Un journalisme partisan qui consiste à voir l’Afrique uniquement avec les yeux de l’Occident. Sachant que ces médias font partie des outils de propagande du Quai d’Orsay, leur ‘’Non’’ à Emmanuel Macron, est voué à l’échec.

Un avis que partage Charles Cacharel Ngah Nforgang, enseignant de journalisme au Cameroun, qui se dit surpris par cette sortie de FMM : «J’avoue que je suis surpris car il nous est toujours apparu que France Médias Monde était l’équivalent des médias publics et en tant que tel, avait pour mission d’accompagner l’action du gouvernement». Pour le journaliste, «dans cette sortie, le consortium tente d’afficher son indépendance et sa neutralité. Loin s’en faut. S’ils ne sont pas  officiellement au service de l’Elysée, ils le sont pour le Quai d’Orsay». En conclusion, «que ce soit l’un ou l’autre, c’est du pareil. Je mets leur réaction dans le cadre de l’expression des frustrations nées de la condition actuelle du personnel qui n’est pas rose et l’amenuisement de leurs subventions et autres. Ce n’est pas la direction qui signe le communiqué or c’est elle qui représente l’entité dans tous les actes».

Didier Ndengue