Après l’incident du dimanche 30 mai 2021 à la frontière centrafricano-tchadienne, le conseiller « spécial » du président centrafricain a actionné ses cartes à Ndjamena pour préserver la paix entre les deux pays voisins.
Après le temps des communiqués interposés dans lesquels chaque gouvernement tente d’expliquer l’accrochage de Mbang, à la frontière centrafricano-tchadienne le 30 mai, l’heure est maintenant au rapprochement des deux pays. Dès ce mardi 1er juin 2021, trois émissaires du président Faustin-Archange Touadera sont attendus à Ndjamena pour engager des pourparlers francs et sincères avec les autorités tchadiennes. Il s’agit de Sylvie Baïpo-Témon, ministre des Affaires étrangères, Marie-Noël Koyara, ministre de la Défense, et Henri Wanzet, ministre de la Sécurité publique. Albert Yaloké-Mokpem, le porte-parole de la présidence centrafricaine fait savoir que la délégation va rassurer les autorités tchadiennes et « montrer les engagements du président Touadera à pacifier les frontières entre les deux pays ».
« Le président suit l’affaire de bout en bout. Il y a une volonté réelle des deux pays de pacifier nos frontières car ça fait l’objet de plusieurs incursions », a-t-il ajouté.
Le conseiller «spécial» au four et au moulin
Le terrain des pourparlers est balisé depuis les premières heures de l’incident qui a couté la vie à plusieurs soldats dans les deux camps par Sani Yalo, conseillé « spécial » du président Touadera. Une source proche de la présidence centrafricaine confie à La Plume de l’Aigle que cet homme de l’ombre a usé des attaches avec la famille présidentielle tchadienne pour sauver les deux pays d’une escalade sécuritaire. Notre interlocuteur ajoute qu’il a utilisé ses relations à Ndjamena pour rapprocher les deux gouvernements.
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«Le président le savait méticuleux dans ces genres de situation. Il lui a donc fait appel», confie une source proche de la présidence centrafricaine. Dès dimanche matin, Sani Yalo a appelé le ministre tchadien de la sécurité publique Souleyman Abakar Adoum puis celui de la Défense. «Je les ai juste rassurés que le président centrafricain n’a aucun intérêt à créer des problèmes de sécurité entre les deux pays», a expliqué Sani Yalo, conseiller spécial de Touadera.
« Le président Touadera a soutenu la transition au Tchad. C’est un pays frère. Des émissaires tchadiens étaient à Bangui où ils ont été reçus par le président Touadera lui-même. Il est question aujourd’hui de rendre encore plus fortes les relations entre les deux pays pour justement stopper ces escalade d’insécurité transfrontalière », a-t-il précisé.
Très attaché à la famille présidentielle tchadienne, Sani Yalo « a réussi à calmer les nerfs et ouvrir une porte de discussions », affirme un diplomate à Bangui. Et d’ajouter : «Il a joué un rôle délicatement important pour calmer les choses. Il s’est battu pour que les autorités des deux pays puissent s’accorder de discuter mais surtout, que des autorités centrafricaines soient reçues dans ce sens». L’issue des pourparlers en cours dans la capitale tchadienne nous en dira davantage.
D.N.
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