Depuis la déclaration du Colonel Assimi Goïta comme président de la transition de ce pays de l’Afrique de l’Ouest, la France est en panique. La Russie gagne du terrain.
Des Maliens sont descendus sur la Place de l’indépendance à Bamako, vendredi 29 mai 2021 pour réclamer le départ des 5100 soldats français de leur pays. Une manif initiée par des organisations de la société civile et des partis politiques. A l’aide de pancartes et des slogans, les manifestants ont dit également leurs soutiens et leurs encourageaient à l’armée malienne. D’autres manifestants agitaient des pancartes portant les photos notamment du vice-président de transition, le colonel Assimi Goita -proclamé Chef de l’Etat le 28 mai 2021 par la Cour constitutionnelle-.
Cette manifestation intervenait au lendemain de l’assassinat de six jeunes dans le Nord-est du Mali, non loin de la localité de Talataye. Les militaires français de l’opération Barkhane expliquent qu’ils s’agissaient de djihadistes, les marcheurs ponctuent que c’étaient de simples chasseurs.
Menaces
Dans un entretien accordé au Journal du dimanche (JDD), le président français Emmanuel Macron s’est voulu menaçant, en soulignant que la France retirera ses troupes si le Mali va “dans le sens” d’un islamisme radical, avec le coup d’Etat. Il a même échangé avec les présidents de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Cedeao. Elle ne s’est pas fait prier. Réunis en sommet régional extraordinaire le 30 mai 2021, une dizaine de dirigeants de la Cedeao ont décidé de suspendre le Mali de leurs institutions communes en réponse. Et ont demandé la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile.
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Depuis l’arrivée au Mali en janvier 2013 de la France, pour aider l’armée malienne à combattre les groupes armés islamistes dans le Nord, la situation sécuritaire va de mal en pis. Ce que dénonce la population.
La Russie en sapeur-pompier
Au Mali comme en République centrafricaine (RCA), d’aucun veulent trouver refuge dans les bras de la Russie, en s’appuyant sur ses faits d’armes. Depuis l’arrivée des instructeurs russes aux côtés des Forces armées centrafricaines (Faca), les territoires jadis acquis par les bandes rebelles sont de plus en plus récupérés. C’est notamment le cas de la ville de Bangassou, comme l’affirme Firmin Ngrebada, le Premier ministre Centrafricain sur sa page Facebook. Dans une édition du journal de ce mois de mai 2021 de la chaine RT France, le Commandant de la zone de défense Nord-Ouest, Edouard Modoi Nguende soutenait : «Depuis la frontière avec le Cameroun, tout était bloqué. La ville de Bangui avait été asphyxiée. Mais avec nos frères Russes, tous les jours nous envoyons des camions à Bangui. Les convois circulent d’une manière très correcte. Il peut avoir plus de cinquante véhicules. Tout est encadré, du début à la fin, par les forces centrafricaines et russes.»
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La République centrafricaine est en pleine instabilité depuis 2003. La forte présence française depuis des années n’a rien amélioré. «L’armée russe a permis de reconquérir progressivement certaines parties du territoire, naguère occupées par des forces nuisibles dont le seul objectif était de déstabiliser les institutions de la République», affirmait la ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme, Aline Gisèle Pana.
Ce dimanche sur le plateau de Feu Vert sur la chaîne camerounaise DBS, le Pr. Paul Mbelek concluait en substance: «Où les forces occidentales passent, le djihadisme surpasse. Où les forces russes passent, le djihadisme trépasse».
Valgadine Tonga
Source : La Voix du Koat
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