Douala/PK 14: comme la Snec, la Camwater assoiffe les populations de ‘’Mandoï’’
L'eau ne coule pas des robinets de Mandoï à Douala PK 14 depuis l'époque de la Snec
BrèvesCamerounSociété

Douala/PK 14: l’union sacrée de la Snec et la Camwater pour assoiffer les populations de ‘’Mandoï’’

0

Les habitants de ce secteur situé au quartier PK 14, dans le 3eme arrondissement de la ville de Douala au Cameroun, vivent depuis plusieurs années sans le précieux liquide. Pour survivre, elles se sont tournées vers les forages. Cependant, depuis des mois, le distributeur principal de la zone fait face à des dommages.

C’est aux environs de 5 heures ce lundi 18 juillet 2022 que Manuella et ses sœurs commencent la chasse à l’eau. Le sommeil aux yeux, elles tiennent entre leurs mains des récipients et se dirigent vers le puits situé à des jets de pierres de chez elles. Avec d’autres jeunes, elles profitent du niveau d’eau élevé. Pour avoir cette eau, il leur faut la force des bras pour tirer un seau de 10 litres sur lequel est attachée une corde. «On utilise cette eau pour la vaisselle, la lessive et la cuisine. C’est  une chance d’avoir trouvé le sceau dehors car d’habitude les propriétaires les cachent», explique Manuella.

Après ce puits, c’est la source située à des heures de marche de chez-elles qui les attend. Pour avoir une eau propre à la consommation, ces habitants parcourent de longues distances. C’est à la source de «Papas», située à PK14 que les populations trouvent leur compte. «C’est avec la peur dans le ventre qu’on s’abreuve. Les menaces et demandes d’argent sont au rendez-vous. Lorsqu’on quitte la maison, on doit prévoir 300 FCFA, 500 FCFA ou plus», explique Manuella. Enzo s’indigne : «Ce sont des voyous. Ils disent  que nous ne participons jamais au nettoyage. Et que financièrement nous refusons de contribuer pour l’entretien».

Depuis Snec                                                     

Des trous creusés, des tuyaux enfouis dans le sol, et des robinets asséchés et rouillés, c’est depuis des années déjà que la Cameroon water utilities corporation (Camwater) autrefois appelée Société nationale des eaux du Cameroun (Snec), n’assure pas son rôle dans cette zone. «Quand je suis arrivé ici, j’ai pris l’eau de la Snec mais jamais je n’ai vu une goutte. Je ne me rappelle même plus de l’année. J’ai fini par me tourner vers les forages», raconte un habitant du secteur ayant requis l’anonymat. La nommée Mbombo, vendeuse de bâtons de manioc, rappelle que depuis qu’elle a pris l’eau de la Snec, «pas une goutte ne s’est versée dans ma cour. Il n’y a pas de différence entre les deux,  car même avec la Camwater l’eau n’existe pas», martèle-t-elle.

Pour justifier ce déficit d’eau de la Camwater à PK 14, le Directeur régional de Douala Agglomération Obame Minko, explique : «L’eau n’alimente pas certains secteurs de Pk 14, notamment les zones hautes et périphériques à cause du déséquilibre entre l’offre et la demande, accentué par le gaspillage résultant de la prolifération de la fraude et ce malgré les efforts consentis dans le rationnement». Pour adresser cette problématiquepoursuit-il, «il faudrait renforcer l’offre constituant un forage au château de Logbessou et renforcer les capacités de la lutte contre la fraude».

«La distribution de l’eau étant gravitaire, les zones basses ont l’avantage d’être préférentiellement approvisionnées au détriment des zones hautes. D’ailleurs, l’eau qui alimente PK 17 dont l’altimétrie est favorable transite bel et bien par PK 12», conclut-il.

Fadira Etonde, stagiaire

Huile de palme : les prix passent au rouge à Douala

Previous article

Meki M’Afrika : «Macron vient pour s’assurer que la vague de contestation anti-française est encore maitrisable au Kamerun»

Next article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *