Dans la région de l’Ouest-Cameroun, plus précisément au lieu-dit « Batoukop » dans la commune d’arrondissement de Bafoussam 1er, Frédrickcène Kouagne gère une ferme avicole nommée « Edena’s Farm ». L’entreprise lancée il y a un an deux mois, est spécialisée dans l’élevage des poulets Goliath, une race de poulets qui se distinguent par leur taille (environ 60 cm), leur carrure et surtout leur résistance aux infections bactériennes.
Edena’s Farm. C’est le nom que porte la ferme avicole du jeune entrepreneur camerounais, Frédrickcène Kouagne Tahkam basé à Bafoussam dans la région de l’Ouest. Agé de 34 ans, il est depuis octobre 2022, bénéficiaire du projet « Cash for Work » initié par la Coopération Allemande à travers la GIZ. Un projet qui vient en soutien aux entrepreneurs locaux en leur offrant des emplois rémunérés et à durée déterminée. Question d’augmenter leurs revenus et promouvoir la cohésion sociale. « J’ai commencé mon activité avec 5 poussins femelles de 21 jours et 1 poussin mal d’1 mois. Mais grâce à la Coopération allemande, j’ai participé à de petites activités qui m’ont donné un peu d’argent et j’ai augmenté mon cheptel à 12 reproducteurs. Donc, sur les 6 que j’avais, j’ai encore augmenté 6 et c’est de ça qu’est parti tout ce que vous voyez là aujourd’hui », se réjouit Frédrickcène.
Autodidacte et ingénieux, il est animé d’un sens de l’innovation très poussé. Ce qui lui a d’ailleurs permis de concevoir un incubateur ou couveuse à œufs juste en apprenant dans le tas, dit-on souvent au Cameroun. L’appareil permet de couver les œufs fécondés par ses poulets et obtenir des poussins. « Les œufs que vous voyez ont été collectés chez les parentaux. Ils passent 18 jours dans cette machine et ils sont retournés au moins 4 fois par jour. A partir du 18è jour, on ne les retourne plus. Ils passent dans ce petit panier qui est le panier d’éclosion où, ils naissent avant d’aller au chauffage », explique-t-il.
A ses débuts, Frédrickcène Kouagne Tahkam utilisait un incubateur manuel fabriqué à base de bois blanc. Mais grâce aux fonds reçus des petits métiers rémunérés par la Coopération Allemande, le trentagénaire a pu concevoir son premier incubateur professionnel, passant ainsi de l’élevage artisanal à un élevage moderne. « Avec l’ancienne machine, il me fallait retourner œuf par œuf avec la main. Le travail était lent et un peu fatigant. Mais, aujourd’hui avec ce nouvel incubateur, même si j’ai rempli les œufs à l’intérieur, en un seul geste je les retourne », savoure-t-il en touchant sa machine. Elle est, telle qu’il la présente, composée d’une source de chaleur, des ampoules de chauffage et de la ventilation qui sert à harmoniser la chaleur. Il lui a coûté 90 000 FCFA et l’ensemble de son business, environ 600 000 FCFA, apprend-on.
Elevage sans vaccins
A Edena’s Farm, le bio est au centre de la politique de travail de Frédrickcène Kouagne. « Mon élevage est bio, je n’utilise pas de vaccins. Quand les poussins naissent ici, ils vont à la poussinière. Je les nourris, et quand ils sont malades, c’est avec les herbes qu’on les soigne. Et on laisse aussi la sélection naturelle faire sa part. Mes œufs, vous pouvez les consommer comme œufs de table car, ils ont été fécondés. Ils sont d’ailleurs plus nourrissants que ceux des pondeuses qui pondent sans la présence des coqs à base d’aliments », fait-il savoir.
Par semaine, il peut produire en moyenne 50 poussins qu’il commercialise entre la région de l’Ouest, du Centre et du Littoral. Outre la vente des poussins, Frédrickcène offre aussi des services en maintenance et conception des incubateurs pour les personnes qui souhaitent se lancer dans ce type d’élevage.
Fadira Etonde, de retour de Bafoussam
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