Les voyageurs étrangers en séjour dans la capitale économique camerounaise convertissent leurs monnaies au quartier Akwa, où Camerounais, Maliens, Tchadiens et Centrafricains se sucrent depuis des années au lieudit «Paris Dancing» à Akwa.
Après la fermeture de la Cameroon Shipping Lines (Camship), société publique de transport maritime privatisée en 1997, Sangou se lance dans le business de devises. Ce vendredi 26 août 2022, le cinquantenaire est sur son lieu de travail sis au lieudit ‘’Paris Dancing’’ à Akwa, quartier commercial de la capitale économique camerounaise.
«C’est depuis que la société camerounaise de navigation maritime Camship a fermé ses portes que je suis venu me débrouiller ici», confie-t-il à LPA. L’ancien commandant navigateur maritime apprend qu’il travaille en collaboration avec des banques et microfinances.
Sangou n’est pas seul dans ce business. Ses collègues sont alignés le long d’un immeuble. Ils proposent leurs services aux passants. C’est par un geste de la main qu’ils communiquent avec leurs clients. Ils sont tous excités à l’approche d’un véhicule. «C’est le premier arrivé qui gagne le gombo», lance un convertisseur.
Conversion
«On peut prendre par jour 1.000.000 FCFA ou 500.000FCFA. A la fin de la journée, on retourne le reste d’argent dans les institutions financières, s’il y’en a, ainsi que les monnaies internationales collectées», explique Sangou.
«Lorsqu’un client vient changer sa monnaie, le Dollar ou l’Euro, il reçoit l’équivalent en franc CFA. On fait ce qu’on appelle dans notre métier ‘’le principe du 1fr-2frs’’. C’est-à-dire qu’on te vend le FCFA. Si le client accepte on valide, s’il refuse il part», explique un convertisseur de monnaies ayant requis l’anonymat.
Le change de devises exige la discrétion. Les gros clients préfèrent convertir leur argent dans leurs voitures. «Ce sont les voyageurs venus des pays européens et les grands commerçants qui achètent les marchandises en gros», renseigne Ousmane, de nationalité centrafricaine.
Parmi les obstacles rencontrés par ces commerçants d’un autre genre, il y a «la difficulté d’écouler les montants d’argent pris dans les microfinances. Aussi, se faire des entrées n’est pas souvent évident. Dans ce métier nous sommes exposés aux agressions et vols», confie une source anonyme.
Une activité risquée qui nourrit son homme. «Malgré les risques du business, je ne me plains pas. C’est grâce à ça que je parviens à joindre les deux bouts après la fermeture de Camship. Je réussis à envoyer mes enfants à l’école et à prendre soin de ma famille», se réjouit Sangou.
Fadira Etonde, stagiaire
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