Auteur de plusieurs ouvrages sur l’émancipation du continent africain, l’écrivain camerounais dédicacera, le 20 juillet 2022 au Djeuga Palace de Yaoundé, son nouveau livre «L’Afrique confisquée ou de l’urgence d’une contre-conférence de Berlin». Dans cet entretien à La Plume de l’Aigle, il nous dévoile les grandes lignes de cette œuvre.
Dans votre nouveau livre qui sera dédicacé le 20 juillet 2022 au Djeuga Palace, vous militez pour une contre-conférence de Berlin. A quoi le lecteur devrait-il s’attendre ?
Tout d’abord, je vous remercie de votre intérêt pour cette œuvre qui concerne tous les africains. Dans ce livre, le lecteur pourra d’abord comprendre les motivations qui ont conduit l’auteur à entreprendre cette œuvre. Ensuite, il découvrira comment et par qui l’Afrique a été confisquée, à travers la description de toutes les étapes de la colonisation, jusqu’aux supposées indépendances, en passant par la Conférence de Berlin, la signature des fameux Accords entre les pays colonisateurs et les colonisés, ainsi que par le néocolonialisme et l’hégémonie de ces colons au sein des micro-Etats africains, incapables de s’autogérer. Sans toutefois glisser dans des accusations ou des condamnations veines, cette œuvre s’inscrit dans un processus dynamique de rectification des erreurs historiques, à l’instar de la destruction en 1991, du mur de Berlin érigé en 1961. Etant donné que les frontières actuelles entre les pays africains sont considérées comme des murs de Berlin, elles devraient être aussi détruites.
En tant que diplomate, qui selon vous devrait organiser une telle rencontre et où devrait-elle se tenir ?
Les organismes à vocation culturelle, à l’instar du CERDOTOLA, offrent une base et un cadre de réflexion pour initier et orienter toutes les actions menant à l’organisation de cette contre-conférence de Berlin, ici même en terre africaine, cette fois-ci.
Les révolutions populaires ayant démontré leur capacité à faire bouger des situations que les politiques ou les armes n’ont pas pu changer, à l’instar du printemps Arabe, ou de la chute des gouvernements Soudanais, Burkinabé, etc., ce cadre donne l’occasion aux peuples africains de lutter pour la vraie libération de tout le continent, au lieu de s’attarder sur ces mini-révolutions dans les micro-états, qui ne représentent que des solutions partielles. Dans ce cadre, il y a plusieurs initiatives de la société civile, à l’instar de celle du Prof. Théophile Obenga, qui est bien structurée et qui organise déjà ce genre de rencontre. Il ne reste qu’une intensification de la sensibilisation pour que ce mouvement gagne de l’ampleur, afin qu’il amène les micro-gouvernements africains à se soumettre à la volonté du peuple africain.
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Nos partenaires et surtout les héritiers de ces erreurs doivent nous encourager dans l’organisation de cette contre-conférence de Berlin pour prouver leur sincérité dans nos relations, afin de mériter notre pardon.
Comment voyez-vous la nouvelle Afrique après cette contre-conférence ?
Les Etats-Unis d’Afrique, avec un seul gouvernement pour tout le continent, avec tous ses avantages, tel que le déclenchement du développement économique harmonisé. Ensuite, ainsi unie, l’Afrique deviendra une puissance, capable de protéger ses ressources naturelles et retrouvera sa place dans le concert des nations du monde.
Et que deviendront les néocolons après une telle rencontre ?
Le néocolonialisme se transformera en coopération gagnant – gagnant, avec respect mutuel entre partenaires. Car ces néocolonisateurs, vont gagner honnêtement les retombées de leurs relations avec l’Afrique, comme c’est le cas avec leurs autres partenaires (les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, l’Europe de l’Est, etc.). Bref le livre donne des détails sur tout ce qui est évoqué ici.
Entretien mené par Didier Ndengue
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