Les deux dirigeants africains ont l’obligation de se parler en se regardant les yeux dans les yeux. C’est un chemin incontournable en cette période tension. Sinon l’un va y laisser des plumes. Car les Maliens et les Ivoiriens n’ont pas besoin de ce qui se profile à l’horizon là. D’une sale guerre. Du pain béni pour leurs bourreaux historiques.
Le temps de la trahison des frères de même sang est révolu. Jusqu’à preuve du contraire, l’arbre à palabres existe encore chez nous les bantous. Il faut y aller. Tort ou pas, Abidjan doit faire profil bas. Faire le dos rond quand on est dos au mur, n’arrange pas les choses. Il n’y a pas de mal à reconnaître ses erreurs. De toutes les façons, ce sont ses 49 militaires qui ont été arrêtés à Bamako en possession d’un arsenal de guerre.
En attendant que les autorités ivoiriennes et leurs partenaires internationaux s’accordent sur une version officielle à donner aux Ivoiriens, aux Maliens et à la communauté africaine toute entière, il faut déjà songer à une assise entre Assimi Goita et Alassane Dramane Ouattara. Les deux dirigeants doivent se retrouver autour d’une même table dans une capitale africaine pour éplucher cette question et prendre des mesures fermes.
Les manipulations en cours dans certains médias pour savoir s’ils peuvent encore fumer le calumet de la paix, sont des théories qui visent à opposer deux frères, surtout que l’un est engagé dans une bataille de souveraineté. S’il pensait encore qu’il a des amis dans les grandes puissances, le président Alassane Ouattara doit se rappeler que les Etats n’ont pas d’amis, juste des intérêts. Il faut bucher ça et retourner sa verste. L’ancien président américain Donald Trump, devant la tribune des Nations unies, avait rappelé cette phrase à tous les dirigeants du monde : «L’avenir n’appartient pas aux mondialistes. L’avenir appartient aux patriotes».
Quand les partenaires internationaux se rendent compte que tu n’es plus juteux, ils te pressent comme une orange et te jettent dans les poubelles de l’histoire comme un torchon. Les chefs d’Etat africains doivent apprendre à se faire confiance. A se tourner vers leurs peuples pour avoir leur onction et légitimité pour conduire leurs Nations sans avoir l’obligation de toujours rendre compte à une puissance étrangère.
Pour revenir au Mali, peut-être que le déploiement des forces spéciales ivoiriennes à Bamako avait un objectif inavoué. Ou pas. Cependant, la version malienne semble plus se rapprocher de la vérité.
Vous ne pouvez pas appartenir à une Armée sérieuse d’un grand pays comme la Côte d’Ivoire et avoir plusieurs métiers dans vos documents officiels. Il y a anguille sous roche.
Didier Ndengue
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