Les responsables du Mouvement pour la renaissance du Cameroun projettent des manifestations le 22 septembre 2020 dans l’espoir de renverser les institutions de la République. René Emmanuel Sadi, le porte-parole du gouvernement camerounais met en garde les auteurs de cette ambition insurrectionnelle.
Le gouvernement camerounais n’entend pas faire de cadeau aux marcheurs du 22 septembre 2020. Les militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qui descendront dans la rue à la demande de leur leader national, Maurice Kamto, pour demander le départ de Paul Biya du pouvoir, n’échapperont pas au fouet des agents de maintien de l’ordre.
« Cette fois-ci, les autorités ne comptent pas rigoler avec eux. Ils auront ce qu’ils recherchent», souffle une source proche du sérail.
Depuis quelques jours, Maurice Kamto fait les yeux doux à plusieurs leaders d’opinion. Il réussit quand-même à obtenir quelques soutiens dans les milieux de la politique et de la société civile notamment l’avocate défenseuse des droits des homosexuels, Me Alice Nkom ou encore Edith Kah Walla, présidente du Cameroon People’s party (Cpp) et bien d’autres.
Les marches du Mrc en gestation sont jugées illégales par Yaoundé. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a donné le feu vert aux gouverneurs des régions pour mettre en place un système de surveillance de tous les militants et sympathisants du parti initiateur de la manifestation et « de procéder sans faiblesse à l’interpellation et garde à vue administrative des personnes concernées» qui se retrouveront sur la voie publique le jour de la marche, malgré l’interdiction de manifester.
Si pour Maurice Kamto, « les marches appelant au départ de M. Paul Biya ne sont pas des actes d’insurrection, de rébellion, de révolution ou d’hostilité contre la partie, encore moins des actes terroristes », le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, René Emmanuel Sadi, affirme pour sa part qu’il s’agit des « appels à l’insurrection et au renversement des institutions de la République ». Des « faits prévus et réprimés par le Code Pénal et les dispositions pertinentes de la loi n°2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme.»
Didier Ndengue
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