Après la disparition mystérieuse de Samuel Waziri, en service dans un média privé dans la région du Sud-ouest du Cameroun, l’enseignant en journalisme et homme politique Charles Ngah Nforgang, originaire de la Manyu (Sud-ouest), est menacé depuis quelques mois par des sécessionnistes ambazoniens.
Sale temps pour la presse camerounaise. Depuis quelques temps, les journalistes ne savent plus à quel saint se vouer. Au moment où ils intensifient la pression sur le gouvernement pour avoir plus d’informations sur la mort mystérieuse de leur confrère, Samuel Wazizi, des menaces fusent de partout. La dernière en date est ce coup de fil d’un séparatiste « ambazonien » à l’enseignant de journalisme Charles Ngah Nforgang. « J’ai été appelé ce matin par ce numéro…, mon interlocuteur s’est présenté comme un Ambazonnian Freedom fighters », rapporte le journaliste à ses confrères ce vendredi 05 juin 2020.
L’appelant était assez menaçant : « M. Charles vous avez oublié les combattants de la liberté. Vous ne nous avez rien envoyé. Cela veut dire que lorsque vous travaillez avec «La République», vous ne reviendrez plus jamais ici hein.» Le secrétaire à la communication du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) est devenu « non grata » dans le Sud-ouest, où il n’a plus mis pied depuis bientôt 4 ans.
Charles Ngah Nforgang vit en zone francophone, mais sa famille, restée dans les régions en crise, est régulièrement visitée par des séparatistes. « Il y a un mois, ils ont enlevé un de mes frères à Bamenda (Nord-ouest) et réclamé 500 000 FCFA », se souvient-il. La rançon avait été versée par l’entreprise qui emploie son frère ainé, « mais avant de le laisser, ils lui ont ouvert la paume de main qui a été ensuite mal soignée. Il a été réadmis à l’hôpital et opéré lundi passé», s’indigne Charles Ngah Nforgang.
Didier Ndengue
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