By C’est l’analyse qui a pu être faite des propos de Dr Chief Joseph Dion Ngute, Premier ministre, chef du gouvernement alors qu’il était face à la représentation nationale pour un exercice basé sur le projet de Loi de finances 2025, le 1er décembre 2024.
Ce que l’on sait déjà, c’est que du projet de Loi de finances 2025 déposé le 1er décembre 2024 à l’Assemblée nationale, le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2025 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 7317,7 milliards de Fcfa contre 7278,1 Fcfa milliards en 2024, soit une augmentation de 39,6 milliards en valeur absolue et 0,5 % en valeur relative. On sait aussi que le budget général se situe à 7250,8 milliards Fcfa contre 7212,5 milliards de Fcfa en 2024. Soit une croissance de 38,3 milliards (+0,5). Le budget des Comptes d’affectation spéciale (C.A.S) se situant à 66,9 milliards de Fcfa contre 65,6 milliards en 2024 est aussi en augmentation de 1,3 milliards (+1,5 %).
Si la Loi de finances est cet instrument qui permet au Gouvernement de mettre en œuvre son programme économique, social et culturel, question d’œuvrer dans le sens d’une amélioration des conditions de vie des populations, il va de soi que la poursuite de l’investissement public en 2025 est inévitable s’il ne s’agit pas d’assurer la stabilité des finances publiques. C’est dans ce sens que relativement au budget d’investissement projeté à 1 863,1 milliards de Fcfa, ce dernier est aussi en hausse de 259 milliards de Fcfa (+16,1%) par rapport aux 1 604,1 milliards de Fcfa de l’année 2024. Ce qui constituera près de 34% (33,48)% des dépenses budgétaires totales en 2025.
Devant la représentation nationale, Joseph Dion Ngute s’est voulu assez précis : « S’agissant de la structuration du budget 2025, il convient d’indiquer que les recettes internes et les dons sont projetés à 5548,1 milliards de Fcfa, en augmentation de 313,1 milliards de Fcfa par rapport à 2024, où elles se situaient à 5235 milliards de Fcfa, soit +6% en valeur relative. Les recettes pétrolières, estimées à 734,8 milliards de Fcfa, baissent de 66,8 milliards de Fcfa entre 2024 et 2025, à cause du recul du prix mondial du baril, couplé à la baisse de la parité du Dollar et du franc Cfa », a-t-il fait savoir avant d’ajouter, s’agissant de la perspective d’un taux de croissance économique projeté à 4,1% en 2025, après 3,8% en 2024 : « Cette perspective est déterminée par le secteur non pétrolier, qui affiche une croissance de 4,3% en 2025, après des niveaux de 4,1% en 2024 et 3,6% en 2023. (…) L’inflation devrait tout de même poursuivre sa tendance baissière, bien que restant encore au-dessus du seuil de convergence de la Cemac, qui est de 3%. Elle devrait en effet se situer à 4% en 2025, après 5% en 2024».
Comme on peut donc le constater, le Programme économique du Cameroun en 2025, va zigzaguer entre cette augmentation constatée du budget, la croissance économique, l’inflation.
Il se trouve aussi que la Loi de finances 2025 fera la part belle aux entreprises privées. En ce sens que les subventions à accorder seront en nette augmentation. Soit 68% par rapport aux 4,5 milliards de Fcfa prévus sur cette ligne dans le budget de l’État de l’exercice 2024. Ceci au détriment des sociétés publiques et parapubliques. Les sociétés d’État ne recevront que 1,5 milliard de Fcfa au cours de l’année 2025. Soit une baisse de 153% par rapport aux 3,8 milliards de Fcfa de l’année 2024 compte tenu de leurs « piètres résultats », selon le Fmi.
Martin Paul Akono
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