À la COP29, les parties ont franchi un cap décisif en convenant d’un accord global sur le marché carbone. Selon la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), ce mécanisme vise à permettre aux États de mettre en œuvre leurs plans d’action climatique plus rapidement et à moindre coût. Cet accord pourrait également jouer un rôle crucial dans l’objectif de réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030, conformément aux exigences scientifiques pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
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COP29 : un accord sur le marché carbone pour accélérer l’action climatique, quelles perspectives pour l’Afrique ?

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À la COP29, les parties ont franchi un cap décisif en convenant d’un accord global sur le marché carbone. Selon la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), ce mécanisme vise à permettre aux États de mettre en œuvre leurs plans d’action climatique plus rapidement et à moindre coût. Cet accord pourrait également jouer un rôle crucial dans l’objectif de réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030, conformément aux exigences scientifiques pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Un marché carbone : comment ça marche ?

Le principe repose sur un système d’échange de crédits carbone, où les pays où les entreprises réduisant leurs émissions au-delà de leurs engagements peuvent vendre ces excédents à d’autres acteurs cherchant à compenser leurs émissions. Ce mécanisme incitatif devrait :

– Encourager les investissements dans les technologies basses carbones.

– Réduire les coûts des actions climatiques en facilitant la collaboration internationale.

– Accélérer la transition énergétique globale.

Des retombées prometteuses pour l’Afrique

Pour l’Afrique, ce nouvel accord pourrait être une opportunité stratégique :

  1. Mobilisation de financements : En tant que continent disposant de vastes ressources naturelles, comme les forêts tropicales ou les projets d’énergies renouvelables, l’Afrique pourrait générer des crédits carbones en mettant en place des initiatives durables.
  2. Renforcement des capacités locales : Les projets financés par ce marché carbone pourraient créer des emplois verts, renforcer les infrastructures et développer les compétences locales.
  3. Valorisation de la biodiversité : La préservation des forêts et des écosystèmes africains pourrait être monétisée, ce qui contribuerait à financer leur conservation.

Des défis à relever

Les pays africains ont exprimé des préoccupations majeures :

Transparence et gouvernance : Il faudra garantir que les bénéfices des crédits carbones profitent aux communautés locales et non uniquement aux grandes entreprises ou intermédiaires.

Risque de « compensation » au lieu d’actions directes : Les pays africains craignent que le marché carbone permette aux grandes puissances polluantes de retarder leurs transitions énergétiques en achetant des crédits plutôt que de réduire leurs émissions.

Accès équitable : Les procédures complexes pourraient exclure les pays africains les moins préparés à participer efficacement au marché.

Une accélération nécessaire pour le continent

Pour que cet accord bénéficie pleinement à l’Afrique, il sera crucial de :

– Simplifier les mécanismes d’accès au marché carbone pour les pays africains.

– Assurer un transfert de technologies et des investissements directs dans les infrastructures climatiques locales.

– Promouvoir des mécanismes de suivi pour garantir une juste répartition des revenus issus des crédits carbones.

Alors que la COP29 marque une avancée significative avec cet accord, sa réussite dépendra de la capacité des acteurs internationaux à mettre en place des systèmes inclusifs et efficaces. Pour l’Afrique, ce marché carbone représente une opportunité de se positionner comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale tout en répondant à ses propres défis climatiques et de développement.

Anne Stéphanie Ndonko

Juriste d’environnement, militante écologiste, Consultante indépendante en Environnement, RSE et Développement Durable;

Présidente de l’association Action pour le Développement Durable (A2D)

anne.stephanie.ndonko@action2d.org

Tel : 652141363 Douala

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