En 2022, l’entreprise était à 75 milliards de francs CFA de pertes dans le Nord-ouest et le Sud-ouest à cause de la crise sécuritaire. Malgré la dégradation de la situation sur le terrain et les actes de vandalisme sur ses ouvrages, le distributeur de l’énergie électrique au Cameroun n’a cessé d’alimenter les populations de ces deux régions.
Entre 2017 et 2022, les pertes financières d’Eneo Cameroon dans les régions anglophones en crise se chiffraient à plus de 75 milliards de francs CFA. Soit 15 milliards de francs CFA d’énergies distribuées non facturées et d’énergies facturées non payées par an dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. En 2024, cet investissement pourrait facilement être évalué à plus de 105 milliards de francs CFA (en 7 ans de crise sécuritaire). « On n’a pas encore fait les états jusqu’à présent. Malgré que la situation n’est pas revenue à la normale dans ces régions, Eneo se bat autant que faire se peut pour alimenter les populations et on n’a toujours pas de retour sur cet investissement », explique une source à la direction de la communication de l’entreprise.
Une note interne consultée par La Plume de l’Aigle, indique que les évènements dans le Nord-ouest et le Sud-ouest ont eu un impact considérable sur les ouvrages d’Eneo qui relève le défi de la continuité du service malgré la crise sécuritaire. Sur le plan de la production, l’entreprise rassure que ses centrales de Limbè et Bamenda sont disponibles et sont actionnées en permanence, contribuant à réduire l’impact en cas d’indisponibilité de certains fragments de réseau de transport interconnecté. « Les centrales isolées ont continué d’être alimentées en carburant au moyen d’une logistique spécifique », précise la note. Le même document informe que l’entreprise était en train de finaliser, fin 2022, les travaux de construction de nouvelles centrales thermiques à Nguti (3 MW) et Mamfe (5 MW) dans le Sud-ouest.
Sur la même période, le réseau de distribution affichait un taux de kilomètres de lignes et de transformateurs en service de 84% pour le Sud-ouest et 80% pour le Nord-ouest. Les ouvrages hors service sont essentiellement dans les zones rouges. « Dans le Sud-ouest, 50% des infrastructures sont en zones rouges. Dans le Nord-ouest, ce taux est de 80%. Les ouvrages hors service, pour beaucoup, ont été victimes d’actes de vandalisme ou alors se sont naturellement dégradés », regrette l’entreprise. Selon des indiscrétions, des réunions seraient en cours entre le concessionnaire et les autorités camerounaises « pour trouver des moyens de compensation ».
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