La vidéo montrant la torture horrible et inhumaine de l’artiste Longue Longue dans les locaux de la Sécurité militaire (SEMIL) antenne de Douala est inadmissible et inacceptable. Elle est la preuve irréfutable de ce que le Cameroun sous M. Biya est devenu un État voyou.
Le Code pénal camerounais réprime les actes de torture.
La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants a été ratifiée par le Cameroun. Ainsi que le Protocole facultatif se rapportant à ladite convention entrée en vigueur au Cameroun en juillet 2010. Ces instruments juridiques internationaux obligent le Cameroun à prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher et réprimer les traitements cruels, et à protéger les personnes privées de liberté contre les atteintes à leur intégrité physique et psychique. La convention contre la torture contient également une interdiction générale et absolue de la torture.
Au terme de l’article premier de la convention contre la torture, la torture désigne « tout acte par lequel une douleur et des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont infligées intentionnellement à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite ». Cette cruauté innommable a été commise dans les locaux de la SEMIL antenne de Douala. On y voit les tortionnaires directs effectuer leur sale besogne. On aperçoit les supplices infligés à l’artiste Longue Longue qui entonne une autre de ses chansons dans laquelle il parle en bien du couple présidentiel, sans pour autant parvenir à calmer ses bourreaux. Il est de ce seul fait clair que son « crime » est d’avoir fait une chanson qui décrit les réalités socio-politiques dans lesquelles est plongé notre pays.
Rien, absolument rien ne peut justifier cette cruauté hitlérienne qui relève d’une époque surannée. L’article 2 alinéa 2 de la Convention contre la torture dispose que « Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception ne peut être invoqué pour justifier la torture ».
Que l’on ne vienne surtout pas bassiner les oreilles des Camerounais en faisant croire que M. Biya n’a jamais été au courant de cette infamie, cinq (05) ans après la commission des faits. Si c’est le cas, ce sera la preuve qu’on ne lui remonte plus les renseignements généraux y compris depuis une unité opérationnelle et stratégique comme la Sécurité militaire qui est pourtant rattachée au ministère de la défense ainsi qu’au secrétariat général de la présidence de la République. Et dans ce cas, il n’est plus le Chef des armées, prérogative que lui confère la Constitution.
Le comble est que, plutôt que de sanctionner les auteurs, co-auteurs, les complices et les commanditaires de cette cruauté innommable, le patron de cette antenne SEMIL a connu une promotion présidentielle à la tête du commandement de la Base navale de Kribi. Il est difficile de ce fait de donner tort à ceux qui estiment que M. Biya ne tient plus le gouvernail de ce pays depuis la dernière présidentielle de 2018.
Nous exigeons que les tortionnaires parfaitement identifiables dans cette vidéo et les donneurs d’ordres soient immédiatement mis aux arrêts et répondent de leurs actes devant la justice.
Hon. Jean Michel Nintcheu
Député
Président national du Front pour le Changement du Cameroun (FCC)
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