Sous le coup de la pression et du harcèlement, certains camerounais ne se sont pas fait enrôler dans leurs localités de résidence pour être éligible le jour du vote. Voici ce que dit le Code électoral à ce sujet.
Le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales s’élève aujourd’hui à plus de sept millions sur une population de près de 30 millions. Les chiffres ont augmenté ces derniers mois grâce aux nouveaux inscrits sur le fichier électoral. Certains leaders de l’opposition et du parti au pouvoir au Cameroun poursuivent leurs campagnes pour inciter les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales. Ces multiples initiatives sont louables. Elles poussent les citoyens à participer au processus électoral.
Dans les marchés, les carrefours et lieux chauds des grandes villes camerounaises, des équipes d’Elecam, sous l’impulsion d’un leader d’opinion, inscrivent les volontaires.
Le ministre de l’Administration territorial, Paul Atanga Nji avait critiqué le ‘’harcèlement’’ que subissent les Camerounais pour s’inscrire à quelques mois de la présidentielle. La sortie du ministre avait sévèrement été critiquée par ses détracteurs. Et pourtant, d’un point de vue réaliste, on pourrait dire que le ministre n’a pas tort. Il sait d’office que les multiples campagnes invitant les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales accoucheront d’une souris. Car on ne force pas un adulte à exercer son droit civique.
Dans la même veine, il y a lieu de se poser quelques questions qui se poseront le moment venu. Le commerçant qui se fait enrôler au marché Mokolo à Yaoundé sous la pression, mais qui vit à Nkoabang, où votera-t-il? Son collègue qui s’inscrit au marché central de Douala, mais réside à Logbessou, comment fera-t-il le jour du vote? Surtout quand on sait que les moyens de transport ne sont pas au rendez-vous ce jour. Marcheront-ils à pied pour aller voter dans le quartier où ils se font enregistrer aujourd’hui ? À ce propos, le Code électoral précise à son article 46 que « peuvent être inscrits sur les listes électorales d’une commune, les citoyens camerounais jouissant du droit de vote et qui ont leur domicile d’origine ou résident effectivement dans ladite commune depuis au moins six mois ». Cette disposition ne s’applique pas aux militaires et assimilés.
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