Au cours de la conférence des gouverneurs de régions qu’il préside, du 3 au 4 juillet 2024 à Yaoundé, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) met en garde ces deux leaders politiques contre toute tentative de trouble à l’ordre public pendant la période pré-électorale au Cameroun.
Dans un style laconique, teinté d’humour, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji tire à boulets rouges sur Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et sur Cabral Libii, député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), engagé dans un bras-de-fer avec Robert Kona, qui réclame la paternité du parti.
Au cours de la conférence des gouverneurs de régions sur les préparatifs de la prochaine présidentielle et le maintien de l’ordre en période pré-électorale au Cameroun, qu’il préside du 3 au 4 juillet 2024 à Yaoundé, le ministre revient sur le boycott du dernier double scrutin municipal et législatif par Maurice Kamto.
Selon lui, les échéances électorales de 2020 étaient une « chance » pour le leader du MRC, « de rentrer dans le jeu républicain, parce que la politique, ce n’est pas la rue. C’est au parlement, dans les municipalités, au Sénat, etc. ».
Dans un ton moqueur, Paul Atanga Nji déclare : « on vous donne une chance, vous dites que cette chance-là, vraiment ça ne vous dit rien et après on se réveille le matin pour dire que nous allons mourir. Non ! Il va aller mourir seul, personne n’ira l’accompagner dans sa tombe. Il n’a pas vraiment besoin de 2025 pour mourir. Il y a des cordes qui se vendent dans des marchés partout. Il n’a pas vraiment besoin d’attendre 2025. »
Sur la guerre de leadership au sein du PCRN, Paul Atanga Nji donne sa version des faits : « Il s’agit de quelqu’un (Robert Kona) qui a créé son parti politique et a permis à quelqu’un d’autre (Cabral Libii) de se servir de son parti politique pour aller à l’Assemblée nationale sur la base des clauses qui sont claires. Aujourd’hui, vous prenez le parti de quelqu’un et vous allez à l’Assemblée et vous dites que vous voulez devenir propriétaire de ce parti politique ».
Le ministre compare Cabral Libii à une nounou : « Nous avons des nounous dans nos familles qui gardent nos enfants. Donc vous voulez dire que la nounou va dire que c’est déjà mon enfant ? Si on laisse ça passer, les nounous vont partir avec nos enfants hein ! La nounou est là pour garder l’enfant ».
Les métaphores de Paul Atanga Nji sont une forme de mise en garde contre les tentatives de trouble à l’ordre public que projetteraient les deux leaders politiques et leurs alliés pendant la période pré-électorale. « Les autorités administratives sont là pour encadrer les activités politiques. Nous sommes pour le respect de la loi, elle doit être respectée », s’est-il adressé aux gouverneurs de régions dont plusieurs seront décorés ce jeudi pour leur bravoure dans l’exercice de leur profession.
Simon Keng
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