Si la question ne se pose plus pour l’Association des clubs amateurs du Cameroun (Acfac) qui l’accuse pour fraude sur la nationalité et l’a même déjà condamné, c’est néanmoins aux instances compétentes qu’il revient le droit d’en décider.
Le ciel serait-il tombé sur la tête de Samuel Eto’o Fils, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ? Cette interrogation est d’autant plus avérée qu’il n’a même pas fini d’en découdre avec cette procédure engagée contre lui et encore en cours de délibération à la Confédération africaine de football (Caf), qu’une autre lui tombe dessus. Celle-ci venant de l’Acfac.
Dans un communiqué rendu public, signé d’Henri Claude Balla Ongolo, président de cette association et dont nous avons reçu copie, les membres de l’Acfac qui disent s’être réunis le 02 juillet 2024 à Yaoundé, sont parvenus à la conclusion selon laquelle, Samuel Eto’o Fils devrait entre autre, être suspendu de toute activité relative au football ; être condamné à rembourser tous les avantages obtenus de la Fécafoot depuis le 11 décembre 2021 ; payer à la Fécafoot des dommages et intérêts cumulés à la somme de 20 milliards de Fcfa.
Pour étayer leur raisonnement, Henri Claude Balla Ongolo et ses camarades s’appuient sur un seul fait : l’acquisition par Samuel Eto’o de la nationalité espagnole depuis le 1er octobre 2007. Dans ce qui est considéré ici comme procédure de vérification, ils ont eu la certitude que depuis le 28 juin 2024, Samuel Eto’o Fils est effectivement citoyen espagnol conformément aux articles 22 et 23 du code civil espagnol.
Ce qui veut dire que selon la loi sur la nationalité camerounaise, en son article 31 alinéa (a) de la loi N•68-LF-3 du 11 juin, « perd la nationalité camerounaise, le Camerounais majeur qui acquiert ou conserve volontairement une nationalité étrangère ».
Conséquemment et par rapport aux textes de la Fécafoot un non-Camerounais ne peut pas briguer le poste de président de l’instance faîtière du football camerounais. « M. Samuel Eto’o Fils en tout connaissance de cause, a trompé la vigilance des membres de la commission électorale de la Fécafoot en présentant un certificat de nationalité faux ou obtenu de manière frauduleuse, dans la mesure où les articles 36-1A et 46-1 des statuts de la Fécafoot exigent des candidats au poste de président et de membres du comité exécutif qu’ils soient de nationalité camerounaise », a-t-on pu lire dans ce communiqué.
Sur cette seule base, et ayant saisi la Commission d’Éthique de la Fécafoot, l’Acfac n’a eu pour unique option que de solliciter entre autre la suspension provisoire de Samuel Eto’o de sa fonction de président de la Fécafoot et même la suspension à vie de toute activité relative au football au Cameroun.
Acharnement
En attendant ce qui pourra être décidé par la suite, des interrogations continuent de fuser au sujet non seulement du timing, mais également sur la finalité réelle de ce qu’il convient de considérer dans une certaine mesure, comme un acharnement envers la personne de Samuel Eto’o. Ne s’agirait-il pas de cette volonté manifeste et manifestée de certains responsables du football camerounais, de maintenir les populations et davantage les joueurs, principaux acteurs, dans l’obscurantisme et entretenir éternellement cette mafia qui prévaut dans ce secteur d’activités ? Surtout au moment où il est aussi reconnu de tous que contrairement à ce qui se passait dans la gestion du football camerounais et spécifiquement des Lions Indomptables de football masculin, beaucoup de choses ont changé dans le sens positif. En témoignent les propos tenus par Fon Echekye, ancien chef de service sport de la Crtv Télé, journaliste depuis plus de 27 ans : « en 18 mois Samuel Eto’o a réalisé ce qu’aucun autre président de la Fédération n’avait réalisé ». Il était d’ailleurs arrivé à la tête de la Fécafoot avec une idée bien précise. Une vision qu’il a toujours défendu en tant que joueur: « Privilégier le bien-être des acteurs (les joueurs). »
Tout le monde se souvient des situations embarrassantes et honteuses vécues par le Cameroun, malgré sa notoriété continentale et même mondiale. Des situations honteuses que Samuel Eto’o avait réussi à inverser en seulement 18 mois de gestion. On n’a plus jamais vu une équipe du Cameroun dormir dans un aéroport, on n’a plus aussi entendu parler des problèmes de primes.
Être humain, il l’est. Il est susceptible de commettre des erreurs. Pour autant, un tel acharnement contre sa personne susciterait bien des interrogations. L’on reste suspendu à la décision que viendra à prendre la Commission d’Éthique.
Martin Paul Akono
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