Adoption du budget de la communauté exercice 2022, règlements des dettes des exercices précédents et l’éternelle problématique du reversement de la Taxe communautaire d’intégration (Tci). Autant de points qui seront épluchés dans six jours dans la capitale camerounaise au cours du Conseil extraordinaire des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (Ueac).
«Le projet de budget de la communauté exercice 2022, est arrêté en ressources et en charges à la somme de 93 997 382 676 FCFA contre 89 224 324 973 FCFA, soit une augmentation de 4 773 057 103 FCFA en valeur absolue, soit 5,35% en valeur relative », avait-il indiqué le président de la Commission de la Cemac, le Pr Daniel Ona Ondo aux sortir de la session du Comité Inter-Etats tenue en décembre 2021 par visioconférence.
Le Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (Ueac) n’avait pas voté ce budget pour plusieurs raisons. Le point d’achoppement étant les règlements de certaines dettes de la communauté vis-à-vis des retraités et de l’Union européenne (Ue). Notamment celles des exercices antérieurs.
A en croire le président de la Commission, il s’agit des «… droits acquis des fonctionnaires qui vont à la retraite, qui aujourd’hui se trouvent dans la misère, dans la détresse. Ils ont besoin de recouvrir leur argent. C’est pourquoi ce budget est estimé à juste titre et il fallait des éléments d’appréciations pour pouvoir voter ce budget. Parce que la dette doit rentrer dans ce budget. ». L’adoption de ce budget avait été ajournée à ce mois de février 2022.
Deux mois après le conclave de décembre 2021, les choses ont évolué. Au sein de la Commission de la Cemac, l’on rassure que «les services compétents ont travaillé pour fournir aux membres de l’Ueac tous les éléments à ce sujet».
Cotisations à la traine
Outre la question de la dette, le conseil extraordinaire des ministres de l’Ueac de lundi 21 février 2022 devrait également se pencher sur la question du reversement de la Taxe communautaire d’intégration (Tci). Il sera justement question de mettre fin au phénomène du « passage clandestin » qui veut que certains Etats ne cotisent pas, mais sont prompts à réclamer des postes de responsabilité au sein des institutions spécialisées de la Communauté. «Depuis le début de l’actuel mandat, on n’a jamais dépassé le 40% du potentiel estimé de la Tci», laisse constater un fonctionnaire de la Commission à Malabo.
Tous les regards sont donc tournés vers Yaoundé, qui assure la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’Etats de la Cemac. Communauté la moins intégrée et sous-développée de toutes les CER (Communautés économiques régionales) du continent, la Cemac doit faire un bond en avant. Selon plusieurs observateurs, la capitale camerounaise semble être le lieu indiqué pour procéder à une véritable révolution pour sortir la région de l’ornière.
De son côté, le Gabonais Daniel Ona Ondo dont le bail tire à sa fin, ne ménage aucun effort dans le but, rapporte l’un de ses directeurs, de laisser «une Cemac plus opérationnelle et donc retirer les deux cailloux dans la chaussure que sont la rétention de la Tci et la dette ». Si jamais cela aboutit, pense notre interlocuteur, «c’est-à-dire que cette session extraordinaire de l’Ueac débouche sur de vraies résolutions dans ce sens, ce sera un pas de géant vers le développement de la Cemac.»
Didier Ndengue
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