Absence de dialogue social, licenciement abusif, non-respect du code de travail, baisse des salaires de façon unilatérale (50%), etc. La coupe est pleine. Depuis ce jeudi matin, plusieurs employés de l’opérateur de téléphonie mobile privé camerounais expriment leur ras-le-bol dans la rue. 
Les grévistes de Nexttel Cameroun à Akwa
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Télécoms: Nexttel Cameroun, mauvais payeur

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Absence de dialogue social, licenciement abusif, non-respect du code de travail, baisse des salaires de façon unilatérale (50%), etc. La coupe est pleine. Depuis ce jeudi matin, plusieurs employés de l’opérateur de téléphonie mobile privé camerounais expriment leur ras-le-bol dans la rue. 

Il est 7h00 ce jeudi 11 juin 2020 à Akwa. La direction générale de l’opérateur de téléphonie mobile Nexttel Cameroun est bondée de monde. Plus d’une cinquantaine d’employés expriment leur ras-le-bol devant l’immeuble de l’entreprise du milliardaire Camerounais, Baba Ahmadou Danpullo. Ils brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire : « nous exigeons le respect du code de travail » ; « la reprise systématique des visites médicales » ; « nous réclamons la réinstauration des congés payés » ; « nous réclamons la réintégration des staffs licenciés » ; « nous exigeons les élections des délégués du personnel ». Les motifs sont assez nombreux pour tenter de faire burger l’opérateur de téléphonie mobile.

« Ça fait 7 ans que le personnel jeune et dynamique de Nexttel travaille sans délégué du personnel, 7 ans au cours desquels les employés sont licenciés de façon abusive », dénonce le porte-parole des manifestants.

Pour revendiquer leurs droits, ces jeunes employés décident de se syndiquer en mars 2020. La démarche est très mal perçue par le top management, qui décide à son tour de licencier « beaucoup de camarades du fait de leur appartenance à ce syndicat », ajoute le porte-parole.

Le directeur général durcit le ton

A travers la manifestation qui débute ce jour, ils revendiquent non seulement des meilleures conditions de travail, mais également les primes de risque de leurs collègues qui travaillent dans des conditions exécrables dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en proie aux menaces terroristes.

Ces revendications, pourtant légitimes, sont balayées d’un revers de main par leur directeur général. « J’attire l’attention de tous les employés pour leur dire qu’aucun syndicat dans le monde ne peut vous employer ; et quand vous aurez des problèmes, la seule chose que le syndicat peut faire pour vous, s’il a des moyens, c’est de vous chercher un avocat, et entre temps, vous auriez perdu l’emploi et ce, avec toutes les conséquences sociales qui peuvent en découler », menaçait Haman Oumar dans une correspondance adressée au personnel de Nexttel le 27 mai 2020.

Avant de descendre dans la rue, les employés ont pris les pouvoirs publics à témoin. « Nous sommes sidérés à la lecture de ce pamphlet de M. Haman Oumar. Les esprits s’échauffent en ce moment….Manifestement, M. Haman Oumar veut allumer un incendie à Douala », écrivait Corneille Koungou, président du Syndicat national autonome des travailleurs des techniques de l’information et de la communication (Syntic), en mai dernier. Les employés abusés comptent « manifester pacifiquement jusqu’à ce qu’ils aient gain de cause ».

Didier Ndengue  

 

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