By La première journée scientifique sur la nouvelle pensée africaine a eu lieu ce 30 juin 2023 à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) à Yaoundé. La conférence de circonstance a vu la participation des universitaires, des économistes, des responsables des institutions financières entre autres. Les échanges ont tourné autour de la question d’une nouvelle pensée économique africaine.
Cette assise organisée par le Comité national économique et financier du Cameroun (CNEF) vise à stimuler la réflexion économique dont la contribution est indispensable à la résolution des problèmes majeurs auxquels le Cameroun et l’Afrique font face; notamment des problèmes structurels tels que la pauvreté, les inégalités, le changement climatique ; et des problèmes conjoncturels telles que la guerre en Ukraine, la pandémie à COVID 19, la raréfaction des appuis budgétaires internationaux.
Ainsi donc le CNEF, instance de réflexion mise sur pied par le ministre des Finances, autorité monétaire par ailleurs Président dudit comité, vise à concourir au règlement de certains problèmes que les usagers peuvent rencontrer, au-delà de ça il est question de la réflexion, de l’organisation du développement même du système financier national.
Un modèle économique endogène
Concernant la pensée économique africaine, Gabriel Ngakoumda, chef de la division des prévisions au Minfi, par ailleurs Représentant du Ministre des Finances a souligné que « de plus en plus on se rend compte que les autres pays se développent tandis que les pays africains sont à la traîne et ces écarts qui se creusent appellent à s’interroger si nous copions mal le modèle (occidental) ou alors nous l’appliquons simplement mal. » En outre, il a relevé que l’économie s’applique à une nation, un peuple avant que la nation n’entre en concurrence ou en partage avec les autres nations. Pour lui, c’est une question de modèle économique endogène. « Il faut qu’un pays mette en avant ses propres forces et tienne compte de ses faiblesses pour se développer en interne d’abord. On peut bien avoir une pensée économique africaine nationale, mondiale, mais au fond la question qui préoccupe les politiques, c’est comment nous gérons notre économie, avec quels modèles ? Importés ou pas ? » a affirmé le Représentant du Minfi.
Dans la même lancée, le Pr Désiré Avom, Président du Comité scientifique pense que l’Afrique en général et le Cameroun en particulier doit avoir une pensée endogène qui reflète nos sensibilités. « Le plus souvent les théories dominantes sont construites par les étrangers qui viennent parfois avec des à priori qui font que lorsque ces théories sont appliquées, les résultats attendus ne sont pas toujours connus… C’est à nous de pouvoir prendre à bras le corps la réflexion économique pour pouvoir proposer à nos dirigeants les solutions qui soient proches de la réalité », a-t-il martelé.
La théorie de l’infinitique inclusive
Cette journée était placée sous le thème « La pensée économique de l’infinitique inclusive comme base d’une approche innovante du financement de l’État et de la prospérité partagée. » A noter que le concept de l’infinitique inclusive « est un néologisme africain créé à Yaoundé en 2015. Il désigne une quête mathématiques de l’infini, une technique qui s’applique à l’évaluation mathématiques de chaque entreprise par exemple l’Etat. » L’infinitique ici revient à montrer que la valeur financière de l’État peut être calculée à l’infini. Ce concept a été créé par Daniel Ngassik, Ambassadeur de la République du Congo au Cameroun depuis 2022. L’infinitique inclusive est développé dans le livre « L’économie aux canons de l’infinitique inclusive » publié dans Karthala, Paris novembre 2016.
Selon l’auteur c’est la représentation de la richesse pour tous, fondée d’une part sur la démocratie libérale par la souveraineté populaire et d’autre part sur la proclamation de l’État comme entreprise appartenant à tous les citoyens, en droite ligne de la souveraineté populaire. Francine Atangana
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