La persistance de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19 ne nous a pas fait perdre de vue le cap que nous nous sommes fixés
Paul Biya, Président de la République du Cameroun s'adressant à la Nation le 31 décembre 2021 à l'occasion du nouvel an 2022
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Paul Biya : « la persistance de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19 ne nous a pas fait perdre de vue le cap que nous nous sommes fixés »

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L’intégralité du message de Paul Biya, Président de la République du Cameroun à la Nation ce 31 décembre 2021.

Mes chers compatriotes,

Cette année encore, la pandémie du corona virus aura été, partout dans le monde, l’un des principaux sujets de préoccupation. 

Les efforts considérables qui ont été jusqu’à présent accomplis par la communauté scientifique et les Etats, n’ont pas encore permis d’enrayer cette maladie.

Au fil du temps, l’on observe que ce virus a tendance à s’adapter à notre environnement. L’apparition de nouveaux variants en est la preuve, ce qui rend la maîtrise de cette pandémie particulièrement difficile. 

Elle continue malheureusement d’endeuiller des familles, de déréguler la vie sociale et de créer des distorsions économiques.

Devons-nous pour autant perdre espoir et nous résigner au pessimisme. A l’évidence NON.

L’histoire nous apprend que cette épidémie n’est pas la première. Elle est sans doute loin d’être la dernière, à laquelle l’humanité sera confrontée. 

Je suis du reste persuadé que nous arriverons à bout du corona virus, de la même manière que les épidémies qui l’ont précédées ont été jugulées.

Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour que ce qui doit être fait pour freiner sa propagation dans notre pays, le soit effectivement. 

La stratégie de riposte que le Gouvernement met en œuvre produit des résultats fort appréciables. Depuis deux ans, elle a permis de sauver des vies et de limiter l’expansion du COVID-19 dans notre pays. 

Elle doit donc se poursuivre et au besoin s’améliorer, afin de mieux s’adapter aux mutations de ce virus pernicieux.

Il est par conséquent impératif de ne pas baisser la garde et de continuer à respecter les règles d’hygiène et les mesures barrières, telles que le port du masque dans tous les lieux publics ou la distanciation physique.

Mais au regard de la nocivité de ce virus, la vaccination constitue sans doute une mesure barrière supplémentaire. 

Dans bien des cas, un schéma complet de vaccination permet d’éviter des complications graves de cette maladie, qui sont généralement fatales.

C’est la raison pour laquelle je demande à tous et à chacun de se faire vacciner, et de ne pas prêter le flanc aux conjectures complotistes qui foisonnent sur les réseaux sociaux, concernant le vaccin contre le corona virus. 

En effet, en combinant le respect des mesures barrières à la vaccination, nous parviendrons à briser la chaine de contamination de ce virus, et à retrouver plus rapidement une vie normale.

Mes chers compatriotes,

La persistance de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19 ne nous a pas fait perdre de vue le cap que nous nous sommes fixés, dans le cadre de notre Stratégie Nationale de Développement sur la période 2020-2030.

En dépit de ses répercussions négatives sur le tissu économique, nous avons inlassablement poursuivi la réalisation de nos projets structurants, grâce à une mobilisation soutenue des recettes non pétrolières, aux mesures internes de redressement budgétaire et à l’accompagnement de nos partenaires au développement.

Les réformes mises en œuvre en matière budgétaire, notamment dans les domaines fiscal et douanier, ont accru notre capacité à lever des fonds sur le marché financier international. 

La crédibilité de la signature du Cameroun a de ce fait favorisé la réussite de l’opération de refinancement de l’Eurobond, ainsi que la conclusion d’un nouveau Programme Economique et Financier avec le Fonds Monétaire International.

A la faveur des ressources financières mobilisées aux plans interne et externe, des investissements considérables ont été effectués en vue de l’achèvement des projets structurants de première génération.

Dans ce chapitre, il convient de mentionner entre autres :

  • l’achèvement de la première phase des autoroutes Yaoundé-Nsimalen ; Yaoundé-Douala et Kribi-Lolabe ; leur mise en exploitation est effective, dans le cadre des partenariats public-privé conclus ;
  • la construction de 914 kilomètres de routes bitumées ;
  • l’élargissement de la carte sanitaire avec l’inauguration des Centres Hospitaliers de Référence d’Ebolowa et de Bafoussam, ainsi que l’achèvement de celui de Garoua ;
  • l’exécution des projets visant notre autosuffisance énergétique, à travers la poursuite des travaux de construction du barrage de Nachtigal et le parachèvement de la ligne de transport de l’énergie électrique du barrage  de Memve’elé. 

Les diligences sont en cours, dans la perspective de l’interconnexion des réseaux électriques Nord et Sud. L’exécution de ce projet permettra de résorber durablement le déficit énergétique dans les régions septentrionales de notre pays.  

Parallèlement, dans un environnement macro-économique fortement perturbé par la pandémie du COVID-19, il a fallu continuer à garantir la compétitivité du secteur privé. 

Il n’échappe à personne que cette pandémie a entrainé un renchérissement du fret maritime, avec pour incidence immédiate, une inflation du coût des produits de première nécessité. 

C’est donc conscient des sacrifices considérables que les opérateurs économiques nationaux ont consenti pour atténuer les effets de la pandémie, que j’ai instruit le Gouvernement de réduire de 80%, le montant du fret maritime à intégrer dans le calcul des droits de douane. 

Le Gouvernement devra également poursuivre les échanges avec le secteur privé, à l’effet d’identifier les mesures supplémentaires susceptibles d’être mises en œuvre. 

Au demeurant, nous devons nous atteler à réduire nos importations et à accroître le volume de nos exportations en augmentant la production locale, si nous voulons relever le défi de la croissance. 

En tout état de cause, il nous appartient de créer les conditions d’une croissance plus forte, durable, inclusive et génératrice d’emplois, notamment pour notre jeunesse. Celle-ci est et demeure la principale bénéficiaire des réformes que nous mettons en œuvre dans différents domaines.

Les mesures que nous avons prises nous permettent d’envisager avec optimisme une relance économique et un relèvement de notre taux de croissance à 4,2% en 2022, contre 3,6% en 2021. Cette projection optimiste s’inscrit dans la perspective d’un retour à une croissance mondiale positive, annoncée par les instances internationales habilitées à le faire. Notre pays dispose de moyens pour en tirer avantage. 

Mes chers compatriotes, 

En dépit des difficultés auxquelles notre pays fait face, nous n’avons pas cessé de susciter considération à l’échelle internationale. 

La confiance dont jouit le Cameroun auprès de nos partenaires est le fruit des efforts que nous déployons chaque jour, pour que le Cameroun demeure le havre de paix et de stabilité qu’il a toujours été.  

Pour cela, nous avons amplifié nos efforts pour que règnent la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. 

Les incursions sporadiques de Boko Haram enregistrées ces derniers mois dans la région de l’Extrême Nord, se sont heurtées à la résistance énergique de nos forces de défense. Je voudrais une fois de plus leur rendre un hommage mérité pour leur bravoure, leur engagement et leur professionnalisme. 

C’est le lieu de saluer également, la pleine mobilisation des forces vives de la Nation, des populations et des comités de vigilance, qui participent de façon déterminante à la réussite de notre stratégie de défense populaire.

Je me réjouis de constater que l’offre de paix que j’ai adressée a été suivie par un grand nombre de nos compatriotes, qui avaient rejoint autrefois les groupes armés. 

Dans la région de l’Extrême-Nord, plusieurs adeptes de BOKO HARAM ont déposé leurs armes et sont pris en charge dans les Centres de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration. Il en est de même, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où plusieurs cas de reddition continuent d’être enregistrés. 

Cependant, l’on compte encore plusieurs de nos compatriotes dans les rangs des bandes armées. Ils continuent de se livrer à des activités criminelles, en multipliant les attaques aux engins explosifs improvisés et les meurtres de civils désarmés.

Le récent assassinat de trois élèves et d’une enseignante du Lycée Bilingue d’Ekondo Titi vient s’ajouter à leur longue liste d’exactions et d’atrocités.

Je voudrais à nouveau redire la détermination inébranlable du Gouvernement à restaurer la paix dans les régions en proie à des menaces sécuritaires. 

Qu’il soit bien entendu que les auteurs et commanditaires de tels actes seront recherchés sans relâche, où qu’ils se cachent, et sanctionnés avec toute la rigueur de la loi.

Dans cette lutte acharnée contre la barbarie, je voudrais exhorter le peuple camerounais à intensifier la collaboration avec nos forces de défense et de sécurité, afin de neutraliser les fanatiques de la violence armée et de préserver l’intégrité de notre territoire.

Dans cet exercice noble de défense civile et militaire, plusieurs de nos compatriotes ont perdu la vie sur le champ de bataille. Puissent-t-ils trouver dans notre détermination à poursuivre le combat, le réconfort que leur sacrifice pour la République n’aura pas été vain. 

Ils constituent des modèles pour notre jeunesse, que j’exhorte à ne pas céder aux manœuvres d’endoctrinement des groupes sécessionnistes.

Dans ce combat contre le terrorisme, nous entendons rallier un large éventail d’Etats partenaires, en déconstruisant les contre-vérités sur la situation des droits de l’homme dans notre pays, véhiculées au sein de l’opinion internationale par certains contempteurs du Cameroun.

Mes chers compatriotes, 

En raison de notre attachement à la paix et à la tolérance, nous avons continué à faire preuve d’ouverture et de dialogue pour mettre fin à cette crise dont nos populations n’ont que trop souffert. 

C’est ainsi qu’après la tenue du Grand Dialogue National, nous avons poursuivi le processus d’accélération et d’approfondissement de la décentralisation. 

Depuis cette année, les régions, en tant que collectivités territoriales décentralisées, sont mises en place et commencent à trouver leurs marques. 

Un statut spécial a été octroyé aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en tenant compte de leurs spécificités culturelles et linguistiques.

D’une manière générale, la régionalisation est en marche dans l’ensemble du pays et contribue à renforcer la participation de nos concitoyens à la gestion des affaires locales.

Très clairement, ces avancées démocratiques démontrent que notre pays est engagé, de manière irréversible et résolue, dans le parachèvement méthodique de son projet démocratique, afin de répondre davantage aux souhaits légitimes du peuple camerounais.

Je suis pleinement conscient que d’aucuns aimeraient nous voir aller plus vite dans ce domaine. Mais, nous devons éviter toute forme de précipitation, susceptible de porter préjudice à l’unité de notre pays et à notre idéal républicain. Tout ce qui reste à faire, nous le ferons assurément, avec prudence et patience.

Nous devons promouvoir, en toutes circonstances, un dialogue constructif et régulier entre les différentes composantes sociologiques de la République, en vue de leur mobilisation pour l’émergence de notre pays. 

Mes chers compatriotes,

Nous avons assisté ces derniers temps à la multiplication de comportements antipatriotiques, à la prolifération de discours haineux, à la publication de vidéogrammes violents, obscènes et déshonorants, qui ont choqué la conscience collective nationale.

Dans les médias ou les réseaux sociaux, la persistance des « fake-news » a contribué à entretenir des contrevérités, éloignant ainsi nombre de nos concitoyens de la bonne information sur des sujets d’importance capitale.

J’en appelle donc à votre responsabilité individuelle et exhorte chacun de vous à promouvoir la culture de la paix.

Je demande au Gouvernement d’intensifier la sensibilisation de toutes les couches sociales à un usage citoyen des réseaux sociaux. 

Nous devons rester un peuple patriote, uni et soudé. 

Nous devons en tout temps chérir la paix et rechercher la concorde.

Soyons déterminés à agir pour que ces valeurs favorisent le vivre-ensemble auquel aspire profondément notre peuple tout entier.   

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes, 

A l’aube de la nouvelle année qui s’annonce, des défis spécifiques nous interpellent. Notre pays va accueillir la Coupe d’Afrique des Nations de football, du 09 janvier au 06 février 2022. 

En prélude à cette compétition, chacun de nous a pu être témoin de la transformation profonde qu’ont connues les villes où se disputeront les rencontres de la CAN 2021.

La préparation de ce tournoi aura contribué à accélérer le développement infrastructurel de plusieurs de nos cités.  

Des voiries urbaines ont été construites ou réhabilitées. 

Les plateaux techniques des formations sanitaires existantes ont été relevés. De nouveaux hôpitaux, dotés d’équipements à la pointe de la technologie, ont été construits dans les chefs-lieux de nos régions. 

Des hôtels ultramodernes ont été édifiés, pour l’accueil des délégations officielles, des hôtes de marque et des touristes qui visiteront le Cameroun à cette occasion.

Nous allons poursuivre la mise en œuvre de ce programme d’investissements, en réduisant les disparités infrastructurelles qui existent entre les régions de notre pays dans différents domaines.

Il n’est pas acceptable que certaines régions aient le sentiment d’être laissées sur le bord du chemin, tandis que d’autres progressent.

C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de créer des universités d’Etat dans les trois régions de notre pays, qui n’en sont pas encore pourvues. Il s’agit de l’Est, du Nord et du Sud. D’autres infrastructures suivront, notamment dans les secteurs aéroportuaire, industriel et routier, afin de faire de chaque région un véritable pôle de développement. 

Pour y parvenir, nous devons renforcer la gouvernance dans la gestion de nos finances publiques, en luttant contre la corruption et le détournement des deniers publics. 

Par conséquent, tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes.

Mes chers compatriotes,

Au moment où nous nous apprêtons à célébrer le football africain, j’invite les Camerounais et les Camerounaises à se mobiliser massivement pour faire de la CAN 2021, la plus belle fête du football jamais organisée sur notre continent.

Nous avons voulu en faire un grand moment de fraternité. Il nous revient donc de réserver un accueil chaleureux aux 24 délégations sportives, aux officiels et à tous ceux qui séjourneront dans notre pays, à l’occasion de cette compétition.  

Faisons découvrir à nos hôtes, la richesse de la diversité culturelle qui fait de notre pays, un « condensé d’Afrique ». Offrons-leur toute l’hospitalité qu’ils sont en droit d’attendre de nous, et qui fait partie intégrante de nos traditions.   

Grâce aux vertus de notre peuple, notamment son courage et son abnégation, nous avons non seulement surmonté les épreuves de cette année qui s’achève, mais surtout poursuivi notre marche en avant.

En tant que Nation, nous avons le devoir et l’occasion de rappeler au monde que nous sommes un peuple uni et indomptable, capable de révéler cet esprit combatif qui nous a, par le passé, permis de remporter de grandes batailles.

Je ne saurais terminer sans demander à nos chers Lions Indomptables, de donner le meilleur d’eux-mêmes, pour qu’au soir du 06 février 2022, cette fête se termine dans l’apothéose.     

Montrons-nous à la hauteur des enjeux, et rappelons au monde que nous sommes une grande Nation. 

Bonne et heureuse année 2022 à tous et à chacun. 

Vive la République !

Vive le Cameroun !

Paul Biya, Président de la République du Cameroun

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