La capitale française a accueilli le 9 juillet 2022, «La Nuit des Chefferies du Cameroun». Une exhibition de notre héritage ancestral qui n’est pas du goût du délégué régional de la Communication pour l’Ouest. Lire la sortie de Etienne de Tayo ci-dessous.
Opinion : l’exposition des œuvres sacrées des Grassfields du Cameroun à Paris est « une haute trahison »
BrèvesCamerounCoup de GueuleLe Chroniqueur

Opinion : l’exposition des œuvres sacrées des Grassfields du Cameroun à Paris est « une haute trahison »

0

La capitale française a accueilli le 9 juillet 2022, «La Nuit des Chefferies du Cameroun». Une exhibition de notre héritage ancestral qui n’est pas du goût du délégué régional de la Communication pour l’Ouest. Lire la sortie de Etienne de Tayo ci-dessous.

Le retour à l’ordre colonial

Depuis que j’entends parler de l’exposition des œuvres sacrées de certaines chefferies des Grassfields du Cameroun au Musée du Quai Branly Jacques Chirac et surtout du défilé dansant des souverains de ces chefferies dans les rues de Paris, je me demande, la mort dans l’âme et l’estomac en feu, de quel crâne est sortie en premier cette idée forcément saugrenue de remettre au goût du jour l’exposition internationale coloniale dont la dernière édition s’est tenue à Paris du 6 mai au 15 novembre 1931, c’est à dire il y a 91 ans.

Ce cirque de mauvais goût se tient aussi 207 ans après le décès de la Sud-africaine Sarah Baartman surnommée Venus Hottentote qui fut exhibée dans des zoos humains en Europe de 1810 à 1815 pour ses formes présentant une hypertrophie des hanches et des fesses et organes génitaux protubérants.

Les promoteurs de l’actuel exposition et exhibition de Paris, qui agissent certainement pour leurs petits intérêts égoïstes, savent-ils qu’ils viennent ainsi de créer une entorse grave et peut-être irréparable au noble combat contre le colonialisme et surtout à la lutte pour la Renaissance africaine. Ce d’autant plus qu’ils le font au moment où d’autres pays tels le Bénin et le Sénégal se battent et obtiennent le retour des objets culturels volés par les pays colonialistes.

Lorsque nos Rois joueront les Joséphine Baker dans les rues de Paris dans leurs plus beaux costumes certainement ornés de gris-gris, au-delà de la démystification et du déshonneur que cela entraine, même certains occidentaux, depuis gagnés à la lutte contre le colonialisme, ne comprendront pas le sens de ce rétropédalage et de cette haute trahison. Ce qui est sûr, c’est que cela nous prendra encore plusieurs siècles pour remonter la pente de la soumission coloniale.

Non, ce n’est pas seulement la trahison, c’est la DERAISON!

Etienne de Tayo

 

 

 

Marché central de Douala : immersion dans le business du rafistolage des vêtements

Previous article

Mali: interpellation de 49 militaires ivoiriens considérés comme des « mercenaires »

Next article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *