Une stèle érigée au cœur de l'université de Ngaoundéré
A la UneCamerounSociété

Ngaoundéré : les herbes envahissent l’université

0

Les services d’entretien de la plus vaste université camerounaise, en termes de superficie, sont visiblement en congés.

Il est un peu plus de 12h ce mardi 24 août 2021. Une fine pluie arrose la cité universitaire de Ngaoundéré. Depuis le portail du campus universitaire de Dang, l’on aperçoit un éleveur de bœufs qui dirige son troupeau dans l’enceinte de l’université. Il lui fait brouter les herbes qui poussent sur les lieux. L’un des animaux, visiblement mal en point, tente de s’échapper du reste du troupeau, mais trébuche à chaque pas. Son maître l’aide à se relever avec un bâton.

Quelques minutes plus tard, la bête va se redresser droit débout avant d’engager une folle course pour rejoindre le troupeau, sous la direction du guide.

La scène se déroule sous le regard amusé de quelques passants. Le troupeau réduit ainsi la taille des herbes qui ont envahi l’enceinte de l’Université de Ngaoundéré, à quelques mois de la prochaine rentrée académique.

Insécurité

Les coups de machettes ne sont pas passés par ici depuis des mois. L’on craint la présence des serpents dans ces herbes qui prennent de la hauteur chaque jour. «Les serpents ne peuvent même pas manquer ici», lance un visiteur. Au-delà de la menace que représente cette ‘’brousse’’, l’espace estudiantin n’est pas entièrement éclairé la nuit. Ce qui laisse un vaste champ d’opération aux agresseurs qui y ont trouvé un terrain fertile. Ils y opèrent en toute impunité.

Ce mardi, il est 19h, toute l’université est plongée dans le noir. Obligeant les étudiants et quelques travailleurs des lieux à allumer les torches de leurs téléphones portables pour éclairer leur chemin. Un étudiant, apeuré, rapporte que «les agresseurs se cachent souvent dans les herbes. Ils ont des motos et s’organisent en bande de 4 ou 5 pour mieux dépouiller leurs proies ».

Il n’y a pas assez de vigiles pour sécuriser le campus. Et seuls les axes principaux sont éclairés la nuit. Il devient donc difficile d’identifier la personne qui s’avance vers vous. Pour échapper des griffes des agresseurs, les étudiants quittent désormais les lieux en groupe à partir de 18h30. « Si la nuit me trouve ici, je dors, je rentre le lendemain. Si elle me trouve à la maison et que j’ai quelque chose à faire ici, je préfère renvoyer ça. Il m’arrive même parfois d’aller finir mon travail à la maison pour éviter que la nuit ne me trouve ici », explique un employé de l’Université.

Stèle 

A sa création par décret présidentiel en 1993, l’Université de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua était dotée des ampoules qui éclairaient tout le campus. Aujourd’hui, faute d’entretien, elles ne fonctionnent plus. « Il y a eu des rapports de la direction de la maintenance qui ont dit que c’était cher à entretenir », apprend La Plume de l’Aigle d’une source fiable.

Les poteaux en bois ont remplacé ceux en fer pour éclairer les axes principaux de cette université qui accueille chaque année, environ 30 000 étudiants de la sous-région Afrique centrale (camerounais, tchadiens, centrafricains, gabonais, congolais, etc.).

Si l’obscurité et l’insalubrité du campus Dang sont à déplorer, la stèle érigée au cœur de ce vaste domaine et inaugurée en février 2021 par le Recteur, Pr. Uphie Chinje Melo affiche fière allure.

Didier Ndengue, à Ngaoundéré

 

D’jino Art Contest : la zone Douala livre ses champions 

Previous article

Prison centrale de Ngoumou : Jules Mbida Mbezele dans les geôles pour avoir réclamé son « magot »

Next article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *