Les nouvelles mesures sur l’attribution des espaces marchands et la gestion du marché divisent les occupants et le « super » Maire de la ville.
Marché central de Douala. Crédit photo: La Plume de l'Aigle
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Marché central de Douala: Roger Mbassa Dine et les commerçants à couteaux tirés

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Les nouvelles mesures sur l’attribution des espaces marchands et la gestion du marché divisent les occupants et le « super » Maire de la ville.

Le courant ne passe pas entre le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Dine et les commerçants du marché central. Ce malaise est né après la publication de l’arrêté municipal du 11 mai 2020 fixant le cadre général de gestion des équipements publics marchands de la ville de Douala. Dans ce document de 15 pages, le Maire réorganise la gestion des espaces marchands.

Sa décision est fortement critiquée par les associations des commerçants du marché central, qui dénoncent « un braquage administratif ».

Ils expriment leur indignation dans une correspondance adressée au « super » Maire le 23 juin 2020. « Cet arrêté a été pris en violation flagrante des droits des commerçants du marché central de Douala », écrit Sébastien Kamgaing, président du Syndicat des commerçants du marché central de Douala (Sycomacd). L’organisation conteste la légitimité du comité de gestion de leur marché, qui met à « l’écart des représentants élus.» Sans pouvoir de décision, les représentants des commerçants dans ce comité ont été réduits à « un simple rôle d’assistant du régisseur…alors même que les fonds proviennent desdits commerçants.»

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Dans le même document, le Maire, sans concertation préalable avec les commerçants du marché central, apprend-on, a décidé de ramener le délai d’attribution des espaces marchands à deux ans renouvelable. « Il s’en suit que les commerçants n’auront plus le délai nécessaire pour mener à bien leur activité puisqu’avec ce texte ; ils sont placés dans une situation de court terme», relève le Sycomacd.

Indignation

Courroucés, plusieurs propriétaires des boutiques ne comptent pas se conformer aux nouvelles mesures du Maire. Une pétition a été initiée dans ce sens le 15 juin 2020 dans le but de faire modifier cet arrêté. Plus de 500 signatures ont été collectées. L’un des doyens des blocs, qui a signé cette pétition, est persuadé que la décision de Roger Mbassa Dine ne va pas prospérer. « Son successeur Fritz Ntonè Ntonè avait même laissé à 5 ans, on n’a pas pu, ce n’est pas lui qui viendra à 2 ans pour que ça puisse marcher», vocifère celui qui totalise plus de trois décennies au marché central de Douala.

Derrière l’arrêté du Maire de ville, plusieurs commerçants voient une volonté manifeste de retirer le marché des mains des allogènes qui y pullulent depuis sa construction. « Nous contestons cet arrêté. Aucun commerçant n’est prêt à aller signer les attributions de 2 ans. S’il est venu s’enrichir au marché central, qu’il sache qu’il perd son temps», avertit un occupant de boutique. Son voisin se demande « comment les autorités peuvent-elles entrer dans le dérangement alors que les commerçants respectent leurs engagements ?» Jugées maladroites par le syndicat des commerçants, l’arrêté de M. Mbassa Dine vient s’ajouter aux tensions de trésorerie causées par le coronavirus (Covid-19). « On souffre déjà beaucoup pour payer nos quittances. Ils doivent plutôt aider les commerçants à avoir plus de clients pour subvenir à leurs engagements mensuels. La priorité c’est que l’économie reprenne», conclut un commerçant, indigné.

Didier Ndengue

 

 

 

 

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