Par Charles Cacharel Ngah Nforgang, enseignant de journalisme
La presse à travers son contenu et les personnes chargées de l’animer a été au fil de l’histoire tantôt un instrument au service de l’aliénation, de l’acculturation et de mise en dépendance des peuples africains, tantôt un instrument de contestation et d’émancipation.
On nous a imposé dans les cursus de formation les critères de sélection de l’information (news values) qui renvoient à un regard occidental du choix de l’information. Tout comme les règles qui gouvernent le traitement de l’information et commandent de présenter les faits avec un détachement absolu du journaliste, au motif que le lecteur tirera lui-même les leçons. Il s’agit là encore d’une considération occidentale de la consommation des médias. Les consommateurs africains sont-ils suffisamment outillés pour lire entre les lignes et tirer toutes les leçons ?
Il restait aux journalistes africains la possibilité de surfer, de jeter sur l’actualité un « regard africain », « panafricaniste » à travers les genres journalistiques dits d’opinion : Editorial, chronique, analyse, commentaire, billet… Ces genres ont chacun leurs caractéristiques qui militent fort heureusement en faveur de l’expression de ce regard « africain », panafricaniste » de l’information. A travers l’analyse (étude en profondeur d’un fait d’actualité, d’un événement, d’une situation afin d’en faciliter la compréhension), le journaliste rapporte les faits, les analyse, les replace dans leur contexte, les met en relation avec d’autres événements passés, fait ressortir les constantes et parfois les contradictions pour en arriver à une ou des conclusions.
Dans cet exercice, l’homme de média pose des questions, scrute le passé, le présent et l’avenir, essaie d’éclairer les données d’un problème et de provoquer la réflexion. Cela devrait se faire avec l’œil du Kamerunais, de l’Africain qui exploite des arguments en relation avec son contexte, son histoire pour aboutir au final à des articles qui exaltent le regard Kamerunais, africain, panafricaniste de l’information.
Merci à La Plume de l’Aigle, à Didier NDENGUE et à son équipe, qui l’ont compris et en ont fait leur crédo. Vous portez depuis bientôt 5 ans le flambeau de la « kamerunisation » et de « l’afrikanisation » du traitement de l’information. En l’absence d’un véritable modèle, l’exemple le plus illustratif en devient un. La Plume de l’Aigle est donc un modèle de traitement « africain » et « panafricaniste » de l’information. Merci. Go ahead
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