Les Camerounais à pied d’œuvre pour un évènement réussi.
La Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) est le plus grand évènement sportif du continent et l’un des plus médiatisés au monde. A chaque édition, le continent ou du moins le pays hôte ne lésine pas sur les moyens pour faire briller de mille feux les couleurs du continent. Cette année, après 49 ans, le Cameroun reçoit les fils et filles d’Afrique et le pays n’échappe pas à la règle. Malgré les reproches que l’on peut adresser notamment les retards dans la livraison de certaines infrastructures, les coûts faramineux des travaux de construction et surtout la crise qui se poursuit dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest, il faut dire que les esprits sont réunis pour rendre cet évènement mémorable pour le Cameroun et l’Afrique en général.
Ainsi, les Camerounais sont particulièrement attentifs à chaque détail concernant l’organisation et la préparation de la CAN. Ils sont devenus de véritables inspecteurs et reporters sur les réseaux sociaux. Pas besoin d’experts ou d’observateurs internationaux, les Camerounais ont bien l’intention de faire briller l’Afrique. C’est donc unanimement et avec beaucoup d’humour qu’ils émettent des critiques constructives sur les plateformes médiatiques et en contrepartie, le gouvernement fait preuve d’un fair-play inédit car beaucoup de leurs propositions sont adoptées. Même le leader de l’opposition Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), après une tentative, vraisemblablement échouée, de faire parler de son groupement politique à travers une campagne de t-shirts Noirs sur la toile a finalement, à deux reprises, sommé ses disciples d’arrêter toute campagne de dénigrement du pays, du moins pendant la Coupe d’Afrique des Nations. Un autre retournement de veste que ne comprennent que les érudits de la fourbe politicienne.
Roger Milla en colère
L’on croirait donc réunis, à une crise près, tous les ingrédients pour une organisation exceptionnelle. Seulement, le peuple camerounais doit aussi s’occuper des brebis galeuses qui profitent du moment pour faire éclore leur racisme enfoui, leur complexe de supériorité sur l’Afrique en général et l’Afrique Noire en particulier. Une campagne de dénigrement qui est loin de laisser les Camerounais indifférents. C’est ainsi que Roger Milla a saisi l’occasion d’une interview sur TV5 Monde pour calmer les ardeurs de nos cousins d’Afrique du Nord, très souvent auteurs d’attaques racistes contre les noirs africains pendant les Coupes d’Afrique des Nations. Pour la légende du football africain, si l’Egypte, le Maroc ou autres « ne sont pas Africains, qu’ils aillent jouer en Europe, pour l’Asie ou bien pour d’autres, mais qu’ils ne viennent pas mettre le bordel dans le continent africain. ». Ils devraient effectivement « arrêter de mal parler des autres pays» et de « toujours mettre le désordre ». Cette sortie a été reprise à juste titre par plusieurs camerounais sur les réseaux sociaux.
Il était grand temps que les Africains s’expriment sur cette problématique car très souvent, le racisme magrébin vis-à-vis de l’Afrique Noire passe inaperçu.
Eric Mamruth
Une dernière sortie et pas des moindres, c’est celle du journaliste de RFI Eric Mamruth sur son compte Twitter. Ce dernier semblait très enthousiasmé par son départ pour le Cameroun que pour le réveillon. Il annonçait à ses followers 6 jours après, que son année 2022 « sera camerounaise ». Un enthousiasme marqué par de multiples retweets des postes en rapport à la CAN. Dès son arrivée au Cameroun, l’individu a posté une photo d’une route en travaux avec des maisons d’habitation à peine visibles, pour montrer à ses suiveurs qu’il est effectivement au pays des Lions Indomptables. Une véritable injure pour la nation qui fait pourtant tout pour accueillir convenablement ses visiteurs. L’attitude de ce journaliste n’est pas anodine. En effet, il va certainement séjourner dans un bel hôtel ou une belle bâtisse de la place, utiliser l’avantage de l’euro sur le franc CFA pour déguster les bons plats de chez nous et se louer un véhicule de déplacement. Mais il ne faut surtout pas que ses amis sachent que l’Afrique aussi a des belles constructions, de belles routes, de belles bâtisses. Non, lui-même est certainement très complexé par sa volonté de dominer qu’il a en horreur de voir le continent africain évoluer et améliorer son image. C’est une forme de racisme enfoui en certains Blancs qui se sentent à l’aise lorsqu’ils se convainquent que leur statut de privilégié ou de supérieur est maintenu. Ils voudront donc aller dans les villages les plus éloignées pour se filmer avec les populations qui ont préservé une certaine vie traditionnelle, prendre des photos avec les animaux et autres bâtisses rétrogrades pour se conforter dans le racisme inavoué. Depuis ce tweet a été supprimé, certainement le monsieur n’a pas échappé à la colère des Camerounais. En tout cas Bienvenue au Cameroun, monsieur le journaliste de RFI!
Dolly Afoumba
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