Les accidents de la circulation reviennent en force dans les capitales politique et économique du Cameroun. Les mesures conservatoires prises jusqu’ici par Jean-Ernest Ngalle Bibehe semblent insuffisantes pour stopper l’hémorragie.
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Entre Douala et Yaoundé, des ‘’cercueils roulants’’ font leur ‘’boucherie humaine’’ sous le regard impuissant du ministre des Transports  

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Les accidents de la circulation reviennent en force dans les capitales politique et économique du Cameroun. Les mesures conservatoires prises jusqu’ici par Jean-Ernest Ngalle Bibehe semblent insuffisantes pour stopper l’hémorragie.

Un gros porteur transportant des planches a fait plusieurs morts hier soir au quartier Eleveur à Yaoundé. Le véhicule s’est renversé sur ses victimes. Le bilan de ce drame n’est pas encore connu. Une semaine plus tôt, plus précisément le 8 mai, un autobus de la compagnie de transport urbain de masse Socatur a fait officiellement deux morts et cinq blessés après avoir heurté en cascade ‘’trois véhicules’’ et ‘’deux motos’’ au lieu-dit Vallée Bessengué à Douala. Selon un communiqué du ministre des Transports rendu public le même jour, « ce drame semble résulter d’une perte de contrôle de l’autobus par son conducteur ».

En réponse à cette situation qui s’est déroulée dans la matinée, Jean-Ernest Ngalle Bibehe a suspendu, à titre conservatoire, pour une période de sept jours, les activités de la compagnie Socatur conformément à la réglementation en vigueur. De plus, poursuit le communiqué, le ministre « a instruit l’ouverture d’une enquête technico-administrative afin d’établir les différentes responsabilités ayant conduit à la survenance de cet évènement malheureux ».

Ce même 8 mai, au soir, à un jet de pierre de la Vallée Bessengué, un gros porteur transportant un conteneur Marks a tué un conducteur de mototaxi et sa cliente au lieu-dit rue Equinoxe à Akwa. La particularité de ces trois drames est qu’ils ont été médiatisés. Douala et Yaoundé enregistrent ce type d’accidents de la circulation presque tous les jours.

Non-respect de la réglementation

« C’est parce que les gros porteurs circulent où ils ne devraient pas. Peut-être parce qu’ils n’ont pas de routes spécialement aménagées pour eux dans les grandes villes. Ils circulent sur les routes secondaires en journée avec des conteneurs, sans véritable protection. Et parfois le véhicule n’est pas en bon état. Ses freins peuvent lâcher à tout moment. Le cas de Socatur en est une parfaite illustration. Je ne sais pas si les véhicules de cette compagnie font des visites techniques automobiles comme l’exige la réglementation en vigueur », s’interroge Achille Mesang, moniteur dans une auto-école à Douala.

Manfred Missimkin, coordonnateur de l’ONG Securoute emprunte la même direction : « La réglementation de la circulation des camions dans les zones urbaines a relâché. Cette réglementation n’est pas respectée par les entreprises de transport des marchandises et pour couronner le tout, chaque entreprise doit recycler son personnel, les conducteurs, tous les 3 ans. Tous les conducteurs bien outillés ne peuvent pas prendre le risque de conduire un véhicule qui n’est pas en bon état ».

En 2021, la ville de Douala a enregistré 5319 accidents impliquant les gros porteurs selon le Groupement régional  de la voie publique et de la circulation pour le Littoral. Le même groupement relève 989 accidents corporels, 206 accidents mortels, et 1099 blessés. 4121 desdits accidents ont causé des dommages matériels sur les usagers de la route.

Simon Keng

 

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