By Pendant que nos esprits sont tournés ailleurs, les négociations pour l’étouffement du Mali se concrétisent peu à peu. Les forces Barkhane et Takuba seront installées au Niger. Décision prise par les autorités françaises en accord avec le gouvernement de Niamey. Est-ce pour protéger le Niger d’éventuelles attaques terroristes? J’en doute fort car une base militaire permanente française est bien installée depuis longtemps à Niamey, la capitale du pays. S’il fallait donc positionner plus de soldats au Niger, les forces françaises pouvaient tout simplement augmenter l’effectif dans cette base. Mais il n’en est rien car l’objectif n’est pas de regarder vers le Niger mais bien vers le Mali. C’est la raison pour laquelle ces forces seront installées au niveau de la frontière.
Parlons de cette frontière
La frontière que le Niger partage avec le Mali fait environ 821 Km. Elle donne directement au Nord Est dans les villes de Menaka un peu au-dessus il y a Kidal en dessous de Kidal, non loin de Menaka, nous avons Gao et Ansongo. Ce sont là les villes où étaient déjà stationnés Barkhane et Takuba et dans lesquelles la menace terroristes gagnait de l’espace avant le départ des forces françaises. Depuis que l’armée souveraine malienne (la FAMA) a repris les choses en main, plusieurs zones dont celle des trois frontières entre le Burkina, le Niger et le Mali ont été libérées. Des villages ont été libérés et les terroristes connaissent de nombreuses défaites. Vous remarquerez même que cette lutte est devenue moins chaude qu’avant et s’il y a bien une zone qui demande de déploiement des forces de maintien de « la paix », c’est bien en Europe de l’Est, plus précisément en Ukraine.
Takuba et Barkhane au Niger
On le voit donc, le Niger n’est que l’option géographique pour rester au Mali. Installée aux frontières et surtout dans les zones qui donnent directement vers les anciennes positions de son armée au Mali, la France peut encore avoir le pouvoir de convaincre le monde que sa présence au Mali est indispensable et donner tort au gouvernement de Bamako. Ceci à travers des actions qui faciliteraient le déploiement des terroristes. Ce n’est qu’un constat; aussi bien Barkhane que Serval ont cette réputation d’attirer encore plus de terroristes. Ce sont de véritables aimants à terroristes. Nous avons vu comment Boko Haram a déstabilisé à lui seul 5 pays au niveau des frontières. Le gouvernement malien devrait donc redoubler de vigilance. Le Burkina également partage une frontière délicate avec le Mali et nous savons que là-bas aussi les négociations se poursuivent. Seulement le nouveau gouvernement est assez complexe. Il est jusqu’à présent difficile de dire qu’elle sera sa véritable politique.
La surprise sénégalaise
Le Sénégal est la surprise du moment. Je constate que la route Dakar – Bamako a été ouverte. De plus le pays n’a pas suivi la France aux Nations Unies en faveur des sanctions contre la Russie. Les jeunes sénégalais ont, depuis les sanctions de la CEDEAO, engagés des marches en faveur de l’ouverture des frontières et ont également depuis lors, entamé une marche à pied de Dakar à Bamako. Ils sont sensés arriver ce début mars. Malgré tout, ceci montre que le peuple africain peut par ses actions actionner le levier de l’alliance souveraine du continent.
Une unité africaine encore moribonde
Malgré tout ce que l’on peut dire de la situation en Ukraine, il y a un fait qui ne ment pas. C’est l’engagement des Européens en soutien à l’Ukraine. En Afrique par contre nous voyons plutôt l’engagement des pays de la zone ouest africaine en défaveur au Mali. L’étouffement d’un pays qui n’a attaqué personne, d’un peuple qui a choisi de manière souveraine quel système de gouvernement lui convient le mieux pour l’instant, d’un pays qui utilise les moyens qu’il peut pour combattre l’insécurité, le terrorisme et l’instabilité politique. C’est ce Mali qui est étouffé aujourd’hui par la France, l’UE et ses propres voisins ouest africains.
Mali vs Ukraine
Nous avons vu des frères africains dire que comme le Mali, l’Ukraine a le droit de choisir ses alliés. C’est vrai. Dites-vous aussi que le Mali ne choisit pas d’accueillir des armes qui ont pour but ultime de détruire ses voisins. Personne ne soutient ni ne justifie la guerre. Elle est sale pour tout le monde. Qui veut donc la paix prépare la paix et non la guerre. Car déployer des bases militaires partout dans la planète en disant vouloir assurer la paix, c’est clairement préparer la guerre. Toutes les différentes interventions militaires dans le monde le prouvent suffisamment. Voterez-vous donc pour que le Niger laisse Barkhane s’installer aux frontières du Mali?
Soyons unis
Vraiment cet Afrique unie dont rêvaient nos pères a encore du chemin. Le peuple reste selon moi, la clé vers cet idéal. Au Mali et au Burkina c’est le peuple qui bloquait le déploiement des forces armées françaises. Au Niger et au Tchad aujourd’hui nous voyons une bonne partie du peuple se lever contre le positionnement des forces françaises sur leur sol. Au Sénégal c’est aussi la pression de ce peuple qui pousse le pays à ouvrir une partie de ses frontières avec le Mali. Le peuple est donc la clé. Nous pouvons avoir des avis différents mais il est impératif de penser à un idéal commun, un objectif de renaissance, de souveraineté et de liberté pour permettre au continent de sortir de l’état de mendicité dans lequel il est plongé. Afin que le peuple africain se fasse respecter. Vous voyez que même en pleine guerre, des personnes réussissent quand-même à voir notre peau Noir comme une menace aussi importante que les bombardements.
Dolly Afoumba, chroniqueuse
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