Daniel Ona Ondo:  »la poursuite de la construction de l’espace communautaire est une responsabilité à laquelle nous ne devons pas faillir »

Message du Président de la Commission de la CEMAC à l’occasion de la célébration de la fête du travail ce 1er mai 2020.

Chers fonctionnaires de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale,

En ce jour du 1er mai, où nos six Etats de la CEMAC célèbrent la fête du travail, j’ai l’insigne honneur et l’agréable devoir de rendre un hommage mérité à l’ensemble de nos valeureux fonctionnaires dévoués au service de notre Communauté. C’est aussi pour moi, l’occasion de souligner les efforts constants et le professionnalisme dont vous faites preuve, à chaque instant pour l’aboutissement de la noble cause de l’intégration.

En effet, au-delà du simple rituel, la célébration du 1er Mai dans notre sous-région revêt un double caractère car, en même temps que cette journée commémore la mémoire de toutes les générations de fonctionnaires qui, de par leurs intelligences et leurs forces, ont apporté ce qu’ils avaient de meilleur pour le bonheur et l’émergence des peuples d’Afrique Centrale, cette journée est également le moment d’arrêt pour faire le point sur la part de ces idéaux qui restent à accomplir ; un moment de ressourcement en vue des nobles horizons fixés pour notre Communauté.

Naturellement, ces idéaux de la Communauté ne peuvent être accomplis que par l’action des femmes et des hommes qui se vouent sans compter à la tâche. C’est pourquoi, en dépit de la conjoncture peu favorable, nous avons toujours œuvré pour créer des bonnes conditions de travail au sein de notre Communauté, en assurant le minimum nécessaire pour tous.

Chers collaborateurs,

D’ordinaire, la journée du 1er mai de chaque année à la CEMAC est ponctuée par différentes activités festives et empreintes de convivialité. Mais, celle de l’année 2020 marquera à jamais les esprits de nos peuples, lesquels meurtris et fragilisés par la déferlante pandémie du COVID-19, doivent pourtant réfléchir comment rester forts pour ne pas perdre la face devant l’impérieuse nécessité de développement des Etats et de la Communauté. Au demeurant, ce fléau sanitaire d’une dimension planétaire, n’a pas épargné l’Afrique qui est déjà victime de plusieurs situations tant économiques, sociales que sanitaires préoccupantes, rendant complexe les solutions aux maux ayant tendance à être structurels en son sein. Dans ce cadre, notre sous-région n’y échappe pas.

La menace sanitaire est un grand obstacle au processus d’intégration des Communautés. Pour cause, avec l’émergence du COVID-19, la libre circulation, l’un des grands piliers de notre intégration sous régionale a été touchée ; d’où la tenue urgente, le 28 mars dernier, de la troisième session extraordinaire du Comité de Pilotage du Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), pour garantir au moins la circulation des marchandises et des personnels de santé indispensables à la lutte contre cette pandémie dans la sous-région.

Le temps de l’évaluation des impacts sanitaires, sociétaux et économiques viendra forcément ; dans l’intervalle, je voudrais, au nom du Gouvernement de la Commission de la CEMAC, rendre un hommage appuyé et m’incliner devant la mémoire de toutes les victimes de cette crise sanitaire sans précédent, en y joignant, à l’endroit des familles endeuillées de notre Communauté, mes condoléances les plus attristées. Mes pensées vont également, en ce moment difficile, vers les malades, et plus particulièrement vers ceux souffrant de cette pandémie dévastatrice.

En outre, il me tient à cœur de saluer chaleureusement l’action de nos personnels de santé qui sont, avec l’application des gestes barrières par les populations, les premiers remparts contre le nouveau Corona-virus. Cet hommage est d’autant plus mérité car plusieurs médecins des pays de la CEMAC sont décédés du COVID-19. C’est donc plein d’humilité et de reconnaissance que je tiens à féliciter ces hommes et femmes du corps médical, qui n’hésitent pas à mettre leurs vies en danger au quotidien pour sauver celles des autres.

Mes chers collaborateurs,

De toute évidence, le contexte sanitaire actuel induira un impact négatif sur les résultats macroéconomiques de notre région ; la dégringolade autant spectaculaire qu’historique du cours du pétrole me conforte encore plus dans ce sentiment. Néanmoins, les perspectives laissent entrevoir une lueur d’espoir pour notre région, à la condition de maintenir les actions amorcées pour capitaliser sur nos acquis et d’être en mesure de prendre en compte des nouveaux paradigmes. A ce propos, l’histoire du monde enseigne que les crises profondes imposent la révision des formes et contenus. C’est très probablement ce que nous vivrons sur les modèles économiques après l’épisode du COVID-19. Aussi, nous devrons être capable de faire preuve d’anticipation et de pragmatisme face à ces mutations inéluctables, car notre devoir et notre responsabilité résident dans notre capacité de résilience.

Mes chers collaborateurs

Il s’agit là certes, d’un grand défi, mais défi non insurmontable ! C’est parce que le contexte est tel, que nous devons retrousser encore plus nos manches, redoubler d’effort et, faire preuve d’abnégation pour apporter à notre Communauté les facteurs clés de succès et ainsi activer tous les leviers de la réussite, afin de faire de la CEMAC, sans trop tarder, une zone émergente. Il n’y a que par le travail bien fait que nous y arriverons ! Dès lors, il nous revient, plus que jamais, avec la vigueur requise, de tenir les mesures contenues dans le PREF-CEMAC et de poursuivre la mise en œuvre des projets intégrateurs, pour une réalisation effective des infrastructures d’intégration régionale.

Sur le plan individuel, chacun doit toujours, à quelque niveau que ce soit, travailler dans le sens de marquer positivement son passage dans la construction de notre espace communautaire que les fondateurs avaient voulu intégré, fort et prospère ; je vous y engage.

Du côté du Gouvernement de la Commission, nous continuerons, dans la mesure de nos possibilités, de veiller à l’amélioration du quotidien de l’ensemble du personnel de la Communauté afin d’offrir à chacun davantage de détermination et de pugnacité dans la recherche du résultat ; car la poursuite de la construction de l’espace communautaire est une responsabilité à laquelle nous ne devons pas faillir. C’est l’engagement que j’ai pris devant les chefs d’Etat.

Avec toute la confiance que j’ai en vous, je vous souhaite, mesdames et messieurs, à vous tous qui constituez le personnel de la CEMAC, une

BONNE FÊTE DU TRAVAIL!