Réactions de quelques avocats après l’élection ce lundi 20 juin 2022, de Me Mbah Eric Mbah à la tête du barreau du Cameroun.
Me Mbah Eric Mbah, nouveau bâtonnier
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Crise anglophone, politisation, corruption,…: ce que les avocats camerounais attendent du nouveau bâtonnier

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Réactions de quelques avocats après l’élection ce lundi 20 juin 2022, de Me Mbah Eric Mbah à la tête du barreau du Cameroun.

Le barreau du Cameroun vient de se doter d’un nouveau bâtonnier en la personne de Me Mbah Éric Mbah. Celui qui était jusque-là représentant du bâtonnier dans la région du Nord-Ouest, a été élu par ses pairs ce lundi 20 juin 2022. L’assemblée générale élective qui porte l’avocat à la tête du barreau, s’est déroulée pendant trois jours au Palais des sports de Yaoundé. Elle était émaillée de nombreux incidents et riche en rebondissements. «Elle était laborieuse. Elle était difficile mais nous sommes arrivés. L’essentiel était qu’à la fin, nous soyons libres, démocratiques et  transparents pour que nous ayons un bâtonnier», a déclaré Me Yves  Kless Kouanou, porté à la tête de l’assemblée générale de cette instance dimanche 19 juin 2022.

Me Mbah Eric Mbah a été élu bâtonnier pour un mandat de deux ans. Le successeur de Me Charles Tchakouté Patié décédé en octobre 2020, a recueilli 1285 voix devant son principal challenger Me Philippe Memong qui a enregistré 969 voix.

Le nouveau patron de l’Ordre, conscient qu’il a du pain sur la planche, a déjà la  tête dans le travail. «Chers confrères tournons la page des élections. Regagnons nos bureaux, les prétoires. Le  travail a déjà  commencé », a lancé Me Mbah Éric Mbah à la fin des travaux.

Le barreau du Cameroun, au moment où Me Mbah Éric Mbah prend les rênes, est à la croisée des chemins. La corporation est fragilisée par la corruption, la politisation, la paupérisation, etc. Le nouveau bâtonnier devra donc redorer le blason de la profession. «C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. C’est une nouvelle page du barreau qui doit s’écrire et nous devons la parcourir ensemble. J’attends de Me Éric Mbah qu’il soit un père ouvert surtout proche des problèmes des avocats. J’attends que le statut de l’avocat soit consolidé. J’attends que l’avocat soit respecté surtout dans les unités de gendarmerie et de commissariat. Et tous les avocats doivent l’accompagner afin que l’on retrouve un barreau fort, influent et unifié », fredonne Me Achille Leudjo, avocat au barreau du Cameroun.

Dans le même ordre d’idée, Me Minou Sterling ne manque pas de féliciter le nouveau bâtonnier non sans souligner qu’il « devra réaliser ses projets et ses idées pour le barreau du Cameroun. De nombreux défis l’interpellent. Il prend les rênes du barreau à un moment particulier de son existence: le cap de ses 50 années d’existence. C’est à lui de marquer ce tournant dans la vie du barreau

Quel impact dans la crise anglophone?

La crise qui s’enlise dans les régions du Nord -Ouest et du Sud – Ouest débute en 2016 par des revendications des avocats d’expression anglaise. Originaire du Nord-ouest, le 14ème bâtonnier du Cameroun peut-il contribuer à sa résolution définitive? «C’est avec les avocats que la crise anglophone a commencé. Il serait mieux que ce soit avec les avocats qu’elle prenne fin. Notre corps a pour seul arme la discussion et la négociation. Les partis en conflit à savoir nos frères sécessionnistes et les membres du gouvernement doivent tendre la main au barreau pour que nous essayons nous aussi  à notre niveau de faire quelque chose », suggère Me Janvier Michel Voukeng.

Un avis que ne partage pas Me Achille Leudjo. Pour lui, la crise anglophone est  une crise politique qui appelle à des solutions également politiques. «Si vous scrutez le fond des réclamations de nos frères anglophones, vous comprenez que le barreau bien qu’il puisse porter sa voix dans le conseil de la résolution de cette crise, ne suffit pas. Le barreau n’est pas l’organisme idoine pour apporter la solution attendue. Le barreau peut dans une moindre mesure, faire ses propositions à l’exécutif », tranche-t-il.

Ruffine Moguem

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