Samuel Eto'o et moi
BrèvesCamerounLe ChroniqueurTribune Libre

Comme moi, combien de Camerounais du Cameroun ont déjà demandé un autographe à Samuel Eto’o ?

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«Didier, pourquoi tu détestes tant Samuel Eto’o Fils?» Cette question m’a été posée il y a quelques minutes par mon cher frère Christian Happi. Un fan du grand 9. Avant d’y apporter une réponse, je tiens à préciser que ceux qui bossent avec moi au bureau sont tous fans de Samuel Eto’o. Est-ce que je le suis aussi ? Vous le saurez dans la suite du texte.

Je remonte dans mes souvenirs pour mieux vous raconter. Un jour, en 2008, je suis dans mes marches à Bonapriso à Douala. Je crois apercevoir à travers une vitre, Samuel Eto’o avec une jeune femme assis au restaurant de la boulangerie ABZ. Ils prennent un pot. Il arbore un t-shirt de couleur orange, un jean et un mocassin. Pour avoir le cœur net, j’entre au restaurant. Je n’en crois pas mes yeux ! C’est le grand 9. Je prends mon courage à deux mains, je fonce vers la réception. D’un regard vif, Samuel me fixe. Je m’approche de sa table avec un format et un marqueur que m’a remis l’une des caissières d’ABZ. Je lui demande d’une voix hésitante : «Pouvez-vous me signer un autographe, monsieur Eto’o?». Il accepte sans hésiter. Avant de signer, il me demande mon nom : «Tu t’appelles comment ? » Je réponds : «Didier». Tout souriant, il réplique : «Comme Didier Drogba ?». On s’est mis à rire pendant qu’il signait cet autographe que j’ai malheureusement égaré dans le tourbillon de la vie.

Après qu’il ait signé mon autographe, je suis sorti, tout joyeux, comme si je venais d’arracher mon passe pour le paradis. Je venais de réaliser l’un de mes rêves d’enfance. Mon pote qui était resté dehors n’en revenait pas ! Il m’a demandé combien Samuel m’avait donné, j’ai brandi l’autographe. Il a piaffé et on a poursuivi notre chemin.

Quelques minutes plus tard, le lieu où se trouvaient Samuel Eto’o et la jeune femme a commencé à grouiller de monde. Tant mieux pour moi qui avais déjà obtenu l’autographe.

Rêve d’enfance

J’étais tellement fier de moi que je montrai cette signature à tout le monde. A «Energy du Foot», un petit club du lieu-dit ‘’Ancien Aéroport’’ que nous avions formé, j’arborai le dossard 9. Comme qui selon vous ? Comme Samuel bien sûr ! Qui reste mon icône du football au Cameroun de ces trois dernières décennies.

Il a commis des gaffes comme tout homme. C’est sur la base de ces gaffes que j’exprime souvent mon indignation. En tant que fervent défenseur de la liberté de pensée et d’expression, j’ai ce droit ou pas ?

Pour finir, il faut savoir, qu’il y en a qui aiment sincèrement Samuel Eto’o pour tout ce qu’il a fait pour le rayonnement du Cameroun à l’international, comme Valgadine Tonga. D’autres l’aiment uniquement pour son argent. Du coup, ces derniers n’ont pas le courage de critiquer ses tares. Pour eux, Eto’o est saint.

Didier Ndengue        

 

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