Les réseaux sociaux ont pris le contrôle de nos cerveaux. CC: Sentez vous bien
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Chronique : « que sommes-nous devenus, face à l’impérialisme des réseaux sociaux? »

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Il est temps de s’alarmer sur les sujets sans limites qui emballent la toile, s’agissant de questions brûlantes pourtant sérieuses qui créent à l’occasion, une hystérie contagieuse.

Les RS sont visiblement devenus, un véritable poison pour la société. On prend ses désirs pour des réalités, chacun construit son audience et le pouvoir est dans la rue in fine. Cela ne dédouane en rien l’impérialisme des puissances, comme en ce moment, celui qui se traduit par une surexposition médiatique faite  autour de la  capitalisation géopolitique du COVID-19. Nous lisons avec une certaine désolation des choses grossières auxquelles nous nous associons pourtant passivement, puisque nous les repostons. C’est le forwarding qui nous rend complices de la manipulation en fait. Cela ne va pas tarder à  être un véritable problème. Nous tenons pour exemple cette vidéo postée par un individu probablement originaire de la région occidentale, s’exprimant en français, tout rassurant de démonstrativité, tentant de démontrer que le Coca Cola est positif au réactif du COVID. C’est un Camerounais hier qui fera une vidéo, reprenant l’expérience pour démentir par la preuve cette grossière information qui a eu le temps d’être virale. Nous-mêmes sommes les vecteurs de cette hystérie généralisée qui s’intègre bien dans un monde en dérive, en perte de valeurs essentielles. Nous-mêmes sommes les particules pathogènes des Fake News, que l’on propage par notre docilité, notre crédulité, ou pour meubler l’oisiveté.

Les occidentaux ont réussi à  nous détourner de la réflexion pour nous donner un jouet avec lequel on s’amuse, des adolescents aux plus âgés, des badauds aux plus hauts cadres, des agents aux grands subordonnés de l’État. On les voit dans les bureaux sans les voir, on surprend des agents de police aux heures de pointe scotchés sur leurs smartphones malgré le concert de klaxons loin de les émouvoir. Bref, « ils » ont réussi à  nous rendre crédules de la géométrie de leurs manipulations, et nous y sommes entrés pieds joints. Une activité lucrative qui génère des emplois de nouvelle génération, les influenceurs. Une véritable industrie qui associe tout le monde, sans dimensionnement social. Loin de jouer aux objecteurs car nous y sommes tous, englués dans  ce chambardement visqueux, nous nous en offusquons pour autant à l’effet de nous réveiller et de réfléchir sur les antidotes de cet opium qui semble nous avoir majoritairement emballés et qui nous soutire chaque jour,  une partie de notre indépendance de la pensée pour nous assujettir aux rumeurs manipulées par les maîtres du monde et nous empêcher de travailler.

Depuis cette révolution qui est certainement l’une des révolutions les plus abjecte des sciences de la communication, nous avons en effet arrêté de travailler et d’être nous-mêmes,  nous sommes entrés tous dans le Darkweb. Notre image étant devenue notre censeur ingrat, nous passons plus de temps à la soigner qu’à être efficace devant notre cahier de charge. Si l’on arrêtait par extraordinaire nos Smartphones pendant une semaine, notre PIB s’en trouverait positivement impacté ! Il n’est pas question ici de remettre en question un outil de communication qui par essence facilite le rapprochement des émetteurs vers les récepteurs, mais d’épingler les sombres applications que l’on veut en faire. Cette option transgressive de l’outil est malheureusement planétaire, et converge bien vers certaines stratégies d’endormissement imposées par l’occident, telles la bière, le sexe et bien d’autres adjuvants.

On ne peut pas continuer à laisser un outil se détourner de sa véritable mission, détruisant le ciment de nos valeurs africaines qui restent pourtant les seules identités éthiques dans le cloud d’un monde d’automates insensibles. Rien ne nous empêche de réguler tout le système associé aux RS, au motif des conséquences que leurs dérives produisent au sein de notre société. Dans un temps très bref, nous ne sommes pas devins, mais les conséquences de cet engin de destruction massive de notre « moi » deviendront rédhibitoires pour une vie sociale cohérente, puisque le quartier général de la pensée stagnera dans la rue.

Dr-col(r) Didier Badjeck Directeur de la Cameroon Consulting and Prosoective

 

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