Reconnu comme étant le plus grand carrefour de la sous-région Afrique centrale, Ndokoti, à cheval entre le 3ème et le 5ème arrondissement de Douala au Cameroun, est de plus en plus en proie aux bouchons.
Mototaxis et véhicules personnels, gros porteurs, camions de livraison et piétons sont alignés et serrés sur la route, comme des poissons dans une boite de conserve. Passagers et conducteurs se ventilent à grand coup d’air, à cause de la chaleur extrême de ce lundi 06 juin 2022. Les agents de police eux, dégoulinant de sueur et furieux, font de leur mieux pour réguler la circulation au milieu des klaxons.
Ce lundi entre 7 h 30 min et 8 h, l’atmosphère est particulièrement tendue. Il est difficile de se frayer un passage au milieu de la route. A pied ou à bord d’un véhicule, la situation est la même. Au cœur de ces interminables embouteillages, les conducteurs de mototaxis vocifèrent: «Quittez ! Libérez la route. Il faut que la route se libère ». Leur vœu ne se réalise pas malgré la présence des agents de police sur la chaussée.
Une heure plus tard, rien n’a changé. La colère monte. Ils expriment leur ras-le-bol. Bouche bée, ils jacassent et se lamentent tous les uns après les autres. «On est fatigué, trop c’est trop ! », s’exclame Antoine D, un conducteur de moto transportant deux passagères. Sylvestre Y, un conducteur de taxi s’indigne : «ça fait déjà une heure que ça dure. Les passagers me mettent la pression ». Un autre de s’interroger : «Depuis le matin c’est ainsi. Que font même ces policiers?»
Les piétons ne sont pas en reste. Cette situation les affecte également. Elle pourrait avoir un impact dans leurs lieux de service. «Je suis même sorti plus tôt que d’habitude. Hélas ! J’aurai de gros ennuis au bureau», lance Stéphane d’un air inquiet.
Patricia, étudiante à l’Université de Douala est victime de ces embouteillages : «J’avais un contrôle continu à 8h. Je l’ai déjà raté et je ne pourrai même pas me rattraper.»
Agents de police
Les agents de police de leur côté, malgré leurs multiples tentatives de régulation de la circulation, ont du mal à contenir l’incivisme à Ndokoti. Et les feux tricolores ne les aident pas. Inspecteur de police en service à Ndokoti, Patrice Ze étale les causes de ces embouteillages : «Ce phénomène est dû tout d’abord à l’étroitesse et au mauvais état des routes. En outre, on a le problème de surpopulation dans la ville de Douala. Il y a trop de monde pour peu d’espace.» Il ajoute : «Il y a également l’incivisme notoire des conducteurs de mototaxis qui roulent comme des moutons. A ceux-ci s’ajoutent les vendeurs à la sauvette et commerçants qui envahissent la chaussée avec leurs marchandises ».
Pour réduire les embouteillages dans ce carrefour, l’inspecteur de police suggère aux autorités de la ville de Douala de revoir le tracé des routes, dans l’optique de les agrandir. Et aussi qu’elles adoptent des mesures disciplinaires pour sanctionner les usagers qui ne respectent pas le code de la route.
Fadira Etonde, stagiaire
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