Après l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, des patriotes camerounais comptent poursuivre leur mobilisation devant le Haut-commissariat de Grande-Bretagne dans la capitale camerounaise. Ces représentations diplomatiques sont accusées de soutenir la barbarie sécessionniste dans les régions anglophones du Cameroun.
Ce mercredi 19 août 2020, de jeunes patriotes camerounais expriment leur ras-le-bol devant l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé. Les manifestants sont armés de pancartes en anglais et en français, sur lesquelles on peut lire : « Stop au silence des USA face aux exactions au Noso »; « Chaque vie compte, les femmes ne sont pas vos moutons » ; « Stop égorgements » ; « Stop au soutien des séparatistes tapis dans l’ombre dans les pays occidentaux », etc. La marche pacifique est encadrée par des forces de défense et de sécurité.
A travers cette grosse mobilisation conduite par la présidente de l’association « Patriotes indomptables » Marie Paule Angos Nnanga, ces Camerounais appellent le gouvernement américain à arrêter les comandataires des crimes crapuleux dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, qui vivent tranquillement aux Etats-Unis d’Amérique.
Cette mobilisation semble être la goutte d’eau qui a débordé le vase. Elle intervient quelques semaines après deux assassinats filmés et diffusés sur les réseaux sociaux par leurs auteurs les 4 et 11 août 2020. Le premier se déroule au lieu-dit « Mbingwe Road » dans la région du Sud-ouest. La jeune Mbah Treasure est sauvagement assassinée par le terroriste sécessionniste Fonte, alias « Mad Dog ».
Le deuxième crime est le corps sans vie de Confort Tumassong, âgée de 32 ans, retrouvé au quartier Makanga à Muyuka, dans le Sud-ouest. Devenues virales sur les réseaux sociaux, les deux vidéos ont choqué l’opinion nationale. Ces actes ont été condamnés par le gouvernement camerounais, à travers son porte-parole, René Emmanuel Sadi, ministre de la communication.
Mise en garde
Le choix de l’ambassade des Etats-Unis pour manifester n’est pas anodin. Les américains sont soupçonnés de soutenir les mouvements terroristes dans le Noso. En novembre 2019, l’association Patriots Alliance mettait déjà en garde le pays de l’oncle Sam, après la décision de Donald Trump, de retirer le Cameroun de l’initiative de l’Agoa, au prétexte que « le Cameroun n’a pas répondu à (nos) préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’homme commises par ses forces de sécurité. Ces violations comprennent les exécutions extrajudiciaire, les détentions arbitraires et illégales et la torture.» L’association Patriots Alliance s’est dite étonnée devant « un tel déficit de sincérité et tel parti-pris avéré.»
Dans sa lettre de protestation, le président du bureau Eddie Fouejeu rappelait alors à l’ambassadeur américain de l’époque, Henry Peter Barlerin que « depuis la survenance de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le silence des Etats-Unis sur les exactions qu’ils n’auraient jamais toléré sur leur propre territoire frise une complicité évidente avec les initiateurs des actions terroristes exécutées au Cameroun.»
Pour le président de Patriots Alliance, tout porte à croire que « le gouvernement américain serait l’initiateur de ce mouvement dont les velléités de division et de partition du Cameroun sont clairement affirmées et qui est l’auteur d’actes de barbarie tels qu’il n’en est pas été vus depuis des décennies.» Une autre correspondance de même nature avait été adressée au Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun.
Didier Ndengue
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