Des rumeurs persistantes annoncent l’arrivée prochaine au Cameroun de l’ancien occupant de l’Élysée reconverti en avocat d’affaires et conférencier international. Le cabinet Intermède lui oppose un non catégorique en guise de réciprocité au refus des visas d’entrée en France à sa délégation en 2018 par les diplomates de ce pays européen à Yaoundé.
Si la rumeur se confirme, Nicolas Sarkozy ne sera pas le bienvenu au Cameroun. Le directeur général du cabinet de lobbying Intermède, Christian Ngnize s’y oppose catégoriquement et demande aux autorités camerounaises de ne pas accorder les visas d’entrée au Cameroun à l’’ex-président français et sa suite.
Dans une correspondance adressée au ministre, Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, le 2 septembre 2024, Christian Ngnize justifie son désaccord par le fait qu’en mai 2018, les services consulaires de l’Ambassade de France au Cameroun ont refusé de lui accorder des visas d’entrée en France ainsi qu’à sa suite pour animer un séminaire atelier en faveur de la diaspora camerounaise « sur les procédures de passation des marchés publics, de création d’entreprises au Cameroun ». L’objectif étant de combler le déficit des Camerounais vivant en Europe « sur les différentes procédures en vigueur dans leur pays d’origine, de les intégrer, de les rassurer, de requérir leurs expertises et leur savoir-faire dans le cadre d’une approche participative et active en terme de propositions et d’innovations complètes dans leurs différents domaines de prédilection ».
Le chargé d’affaires a.i. de l’ambassade du Cameroun en France, Jean Joseph Atangana, avait écrit au consul général de France à Yaoundé pour plaider en faveur du cabinet Intermède. « Je vous saurais gré de bien vouloir instruire vos services compétents, afin qu’ils puissent leur délivrer en urgence les visas d’entrée en France », peut-on lire dans la correspondance dont nous avons eu copie. Même sous la pression du ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, la diplomatie française n’a pas fléchi.
Réciprocité
Le cabinet Intermède n’a donc pas pu animer son séminaire en France à cause du refus des visas à sa délégation en 2018. En guise de réciprocité, son promoteur demande au directeur du cabinet civil d’instruire l’ambassadeur du Cameroun en France, André Magnus Ekoumou, « de ne point délivrer de visas à l’ex-président français Nicolas Sarkozy et sa suite ». S’il est vrai que ce refus ne pourra pas réparer le préjudice subi par le cabinet, il pourra néanmoins apaiser le cœur de son promoteur dont la finalité était d’amener les Camerounais d’Europe à investir dans leur pays d’origine.
« Logiquement, un projet comme celui du cabinet Intermède aurait dû être accompagné pour donner l’information à la diaspora camerounaise de France et pourquoi pas celle de l’Union européenne sur les avantages qu’il y a à venir investir au Cameroun. Lorsque vous avez fait les pays européens, vous tombez sur des anecdotes formidables. Il y en a qui vous disent qu’ils ne sont au courant de rien. Ils ont l’impression que tout est bloqué à Yaoundé alors qu’entre-temps, l’État a créé des passerelles par lesquelles la diaspora peut passer et investir au Cameroun. Pour avoir ce type d’information, quoi de bon qu’un séminaire au cours duquel on vous dit ce que fait l’Agence de promotion des investissements ; qu’est-ce qu’on a créé comme lois qui encouragent le secteur privé à investir…», précise Aloys Onana, journaliste passionné des questions économiques.
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