Dans son ouvrage «L’Afrique confisquée ou…De l’urgence d’une contre-conférence de Berlin » à paraître le 20 juillet 2022 à Yaoundé, l’auteur appuie sur la plaie béante qui maintient le continent berceau de l’humanité dans l’abîme.
La décolonisation de l’histoire africaine racontée par les auteurs occidentaux est en marche. Un éveil des consciences mené de main de maître sur le continent et au-delà, par des historiens, hommes politiques, écrivains et société civile panafricaniste. Au Cameroun, Benoit B. Bouato fait partie de ces écrivains qui contribuent à la restauration de la mémoire collective africaine. Pour y parvenir, il faut dépoussiérer les archives. C’est ce que l’écrivain fait dans son ouvrage «L’Afrique confisquée ou…De l’urgence d’une contre-conférence de Berlin ». La dédicace de ce chef-d’œuvre aura lieu le 20 juillet 2022 au Djeuga Palace de Yaoundé.
En guise de mise en bouche, le professeur Charles Binam Bikoï qui le préface, renseigne : «Pour Benoît Bouato, le mal de l’Afrique, en fin de compte, n’a pas d’autre fondement : c’est Berlin. Oui, le Mal de l’Afrique, c’est la Conférence de Berlin dans sa permanence ». En parcourant les bonnes feuilles de cet ouvrage, le Secrétaire exécutif du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), qui a pris sur lui de l’éditer, déduit «tout naturellement que la reprise en main du destin de l’Afrique ne peut pas être autre chose que la dé-Berlinisation de l’Afrique. Il faut ‘’dé-Berliniser’’ l’Afrique ! »
Cette «dé-Berliniseration» de l’Afrique passe, selon l’ouvrage jugé « historique » par le manager du Cerdotola, par une série de renversements incontournables : le renversement de la confiscation de la liberté d’éduquer et la reprise en mains propres de nos systèmes éducatifs ; le renversement de la désorientation des institutions étatiques africaines, le renversement de l’abâtardissement de la représentativité des nations et des communautés africaines, mais aussi la ‘’déconfiscation’’ du contenu des luttes de libération, y compris des nouvelles luttes de libération politique contre lesquelles sont déployées les insurrections « populaires » assistées… contre les régimes « indociles » sur le continent.
La ‘’dé-Berlinisation’’ s’impose…
Dans ce livre, l’ancien chef de mission diplomatique, Benoit B. Bouato fait une esquisse d’une contre-conférence de Berlin. Il propose qu’elle soit «pilotée d’un point de vue africain, c’est-à-dire du point de vue de ceux à qui furent arrachées leurs terres, leurs ressources naturelles, leurs économies, leurs sociologies, leurs valeurs, leur spiritualité, leur dignité, leur humanité». Car, comme le montre ce livre, commente le Pr Charles Binam Bikoï, «sans dé-Berlinisation s’élargit et se cristallise le spectre de la colonisation sans fin. Avec la dé-Berlinisation, voilà assurée la débalkanisation, voilà libérées les énergies enfouies dans les substrats des cultures précoloniales violés et bannis, voilà reconnectée l’Afrique de générations actuelles à l’Afrique des profondeurs, voilà retrouvées les bases inaliénables de l’intégration et de l’unité émancipatrices de l’Afrique.»
Auteur de plusieurs ouvrages et articles, Benoit B. Bouato cumule plusieurs années d’expérience dans les domaines de la coopération internationale, de l’harmonisation et régionalisation des politiques, du traitement et communication de l’information économique, scientifique et environnementale. Il collabore avec plusieurs organismes internationaux, dont la Banque mondiale, l’OMS, la Bill & Melinda Gates Foundation.
Didier Ndengue
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