By Le président de la République, chef de l’État, l’a fait savoir le 28 janvier 2025 alors qu’il recevait le rapport détaillé sur l’implication de la France face aux mouvements indépendantistes et d’opposition entre 1945 et 1971.
En présence des membres du gouvernement, du ministre délégué, chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux ; des ambassadeurs ; des co-présidents de la commission mixte sur le rôle et l’engagement de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun, de 1945 à 1971 et des membres de la Commission Mémoire, Paul Biya a reçu ce document qui va assurément modifier beaucoup de choses dans les relations entre le Cameroun et la France.
Il y avait donc beaucoup d’émotion au palais de l’Unité ce 28 janvier 2025, à l’occasion de cette cérémonie au cours de laquelle le rapport sur l’action de la France pendant et après la colonisation a été remis au président Biya. Une cérémonie qui est survenue une semaine après qu’Emmanuel Macron, président de la République française, a reçu le même rapport.
« Il fallait en arriver là et admettre ensemble cette catharsis entre la France et le Cameroun, deux pays amis, aux relations séculaires, plurielles et multiformes », a indiqué Paul Biya avant de reconnaître la pertinence du travail qui a été abattu : « Votre travail doit se comprendre comme une première étape nécessaire qui ouvre les perspectives d’autres recherches dans la quête de la vérité » et surtout a recommandé le chef de l’État camerounais : « Il nous appartient dès à présent, d’enseigner et surtout de vulgariser ces travaux méritoires de co-construction entre la France et le Cameroun, et d’engager nos futures relations sur des bases saines, dans un esprit dépouillé de malentendus et de suspicions ».
Saluant le travail qui a été abattu, Paul Biya a surtout salué le sens du devoir, le courage et l’abnégation et la ténacité des membres de cette commission : « Je sais que c’est avec beaucoup d’émotion, de tristesse et de peur enfouies, que bon nombre de mes compatriotes évoquent les récits de la période 1945-1971 de l’histoire du Cameroun. Voilà pourquoi je saisis cette occasion pour saluer le sens du devoir, le courage, l’abnégation et la ténacité des co-présidents de la Commission Mémoire ».
Il s’est donc agi d’un travail constituant un éclaircissement historique sur une période tumultueuse des relations franco-camerounaises, se situant entre les années précédant l’indépendance du Cameroun en 1960 et la première décennie de souveraineté nationale.
Dans son livre intitulé « Pour Le Libéralisme communautaire », le président Paul Biya relevait déjà que l’indépendance du Cameroun fut « arrachée au colonisateur à travers des luttes acharnées » par « de nombreux et dignes enfants » du pays « dont les œuvres ont été ((saluées et)) réhabilitées ». Du fait de ce droit de mémoire, on commémore déjà de manière officielle le jour où Ruben Um Nyobe fut abattu par l’armée française en septembre 1958, celui où Félix Moumié a été tué par empoisonnement à Genève en 1960 ou encore cette triste journée au cours de laquelle Ernest Ouandié fut fusillé sur la place publique en 1971 en même temps que ses compagnons de lutte. Et ça, ça devait se savoir.
Paul Biya a donc exprimé sa satisfaction après avoir reçu ce rapport. « Heureux d’avoir reçu ce mardi, 28 janvier 2025, les membres de la Commission mixte Franco-camerounaise, venus présenter le rapport sur le rôle et l’engagement de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition du Cameroun de 1945 à 1971 », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Reste à en faire bon usage.
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