A l’observation de ce qui se passe dans le cinquième arrondissement de la ville de Douala et qui met en conflit plusieurs familles, il y a de quoi perdre son latin à l’idée de chercher à démêler cette toile qui pourrait conduire à des drames si rien n’est fait. 
Une manifestation relative au litige foncier à Ngoma
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Litige foncier à Ngoma (Douala 5): grabuge en continu

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A l’observation de ce qui se passe dans le cinquième arrondissement de la ville de Douala et qui met en conflit plusieurs familles, il y a de quoi perdre son latin à l’idée de chercher à démêler cette toile qui pourrait conduire à des drames si rien n’est fait. 

Que se passe-t-il réellement dans le village de Ngoma, dépendant administrativement de l’arrondissement de Douala 5, où de nombreuses familles s’affrontent pour des faits fonciers ? Bien malin est celui qui pourrait apporter des éléments de réponse qui mettraient tout le monde d’accord au regard des conflits en continu qui s’y déroulent.

A la genèse, on parle d’un titre foncier n°16274 de 91 hectares appartenant à la collectivité de Ngoma. Des informations obtenues par notre rédaction font état de ce que ce titre foncier a fait l’objet de plusieurs morcellements au bénéfice de particuliers (plus de 500) qui résident sur leur propriété depuis au moins 20 ans.

Par la suite, et en 2023, la famille Enangue représentée par Mme Enangue a obtenu un titre foncier n°16653 de 61 ha localisé à Lendi, un village voisin de Ngoma. Au cours de la même année, la famille Ngando représentée par M. Mvondo qui a aussi obtenu un titre foncier n°43111 de 9 ha localisé à Lendi.

Curieusement en 2024, si pour des raisons qui leur étaient propres, les familles Enangue  et Ngando, ont décidé venir superposer leur titre foncier à celui de Ngoma où plus de 500 morcellements aux particuliers, avaient été opérés, il s’est trouvé que ce rapprochement avait induit de graves désagréments avec à la clé, des maisons et des bornes cassées et détruites. On s’y imagine bien que les victimes n’allaient pas se laisser faire. Entre bataille sur le terrain et imposition d’arrêt des travaux, tout est passé.

Dans les prétoires, on est parvenu à l’annulation des titres fonciers que détenaient dame Enangue et Sieur Mvondo. En date du 3 juillet 2024, un arrêté du ministre du Cadastre, Henri Eyebe Ayissi a semblé mettre un terme à ce conflit. Sauf que le même arrêté d’annulation réservait des superficies dans le titre foncier initial 16274.

Entrera alors en scène S.M Bakala en 2024 en lieu et place du chef de Ngoma révoqué. On croyait alors avoir sorti l’épingle du pied du patient. Mais c’était remplacer la fenêtre par la porte. Car, le 16 novembre 2024, un titre foncier n°25464 d’une superficie de 61 ha 82a 92ca, volume 128/WB, Filio 78, est signé à la famille Logbikemb représentée par S.M Bakala Christian né le 11 février 1974 en France, Paris, alors que ce dernier ne venait à peine de passer sa première année au trône de Ngoma. Première curiosité, ce titre foncier avait la même superficie que celui de dame Enangue qui avait été annulé. Ce qui a eu pour effet d’ouvrir un autre pan dans les conflits qui opposent déjà les familles autochtones entre elles d’une part et d’autre part entre les habitants de Ngoma et le nouveau chef. Des travaux de terrassement engagés par S.M Bakala qui s’en étaient suivis, il a été donné de constater qu’ils suivaient exactement les contours du titre n°38532 initial.

A travers les marches de protestation qui s’enchaîneront, il était aisé de comprendre que les populations villageoises s’insurgeaient contre le nouveau chef qui, manifestement, était engagé dans une action de spoliation de leur terre avec, dit-on, la complicité de l’administration. A l’interprétation des documents présentés par les uns et les autres. Un fait qui met en péril le principe d’intangibilité du titre foncier au Cameroun. Le fait le plus curieux dans cette affaire est que le titre du supposé nouvel acquéreur est adossé au village Lendi qui de toute évidence, n’est pas Ngoma. Comment donc se départir de cette situation ? Une équation qui devrait trouver logiquement sa solution dans l’antériorité des titres fonciers brandis par les « premiers occupants ». Ce qui ne semble pas être le cas. La plupart des acquéreurs ont perdu le sommeil.

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